Appel à la grève générale en Bolivie après des soupçons de fraude électorale

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Les autorités locales ont interrompu le décompte des voix et, alors qu’un second tour se dessinait, l’écart entre le président sortant, Evo Morales, et son principal rival, Carlos Mesa, s’est grandement creusé le lendemain à la reprise du dépouillement.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 22h17

Temps de Lecture 3 min.

Des Boliviens manifestent pour un recomptage des voix à La Paz, mardi 22 octobre.
Des Boliviens manifestent pour un recomptage des voix à La Paz, mardi 22 octobre. JORGE BERNAL / AFP

Le dépouillement de l’élection présidentielle irrite les Boliviens. Devant l’imminence de l’annonce officielle d’une victoire du chef de l’Etat sortant, Evo Morales, au premier tour de la présidentielle, un revirement inexpliqué et critiqué par la communauté internationale, un appel à la grève générale a été lancé mardi 22 octobre dans tout le pays.

« Nous appelons à la grève jusqu’à nouvel ordre », a déclaré Luis Fernando Camacho, le président de l’influent Comité Pro-Santa Cruz, une organisation de la société civile établie à Santa Cruz, capitale économique du pays et bastion de l’opposition. Ce mouvement doit commencer mercredi à minuit heure locale (6 heures du matin, heure française), a-t-il précisé, après une réunion avec des organisations d’autres régions.

Dès lundi soir, de longues files s’étaient formées aux stations-service, en prévision d’un long conflit social tandis que de violents incidents éclataient. A Sucre (dans le Sud), la capitale constitutionnelle, et à Potosi (dans le Sud également), la foule a ainsi mis le feu au tribunal électoral départemental. Dans le même temps, des affrontements avec la police se sont produits à La Paz (dans l’Ouest) et le local de campagne du parti au pouvoir a été saccagé à Oruro (dans l’Ouest).

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Un écart suspect entre le président et son rival

Ces manifestations sont survenues après que les autorités électorales, sans aucune explication, eurent repris lundi soir le comptage des bulletins interrompu la veille. Dimanche soir, la présidente du Tribunal suprême électoral (TSE), Maria Eugenia Choque, avait annoncé que le chef de l’Etat socialiste, âgé de 59 ans, était en tête du premier tour de la présidentielle, avec 45,28 % des voix, suivi par le centriste Carlos Mesa, 66 ans, avec 38,16 % des votes, sur la base de près de 84 % des bulletins dépouillés. Ces résultats semblaient ouvrir la voie à un second tour inédit.

Mais, à la reprise du comptage lundi, l’écart s’est creusé. Mardi à 17 heures (heure française), la page web du TSE donnait 46,4 % des voix à Evo Morales, contre 37,07 % à Carlos Mesa, après dépouillement de 95,63 % des bulletins. Soit une avance de 9,33 points de pourcentage pour le président sortant, au pouvoir depuis 2006 et toujours élu au premier tour. Or, en Bolivie, pour s’imposer dès le premier tour, le candidat en tête doit obtenir la majorité absolue ou au moins 40 % des suffrages avec 10 points de pourcentage d’écart sur le deuxième.

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« Profonde inquiétude » internationale

Cette situation a été dénoncée dès lundi par les observateurs de l’Organisation des Etats américains (OEA), qui ont fait part de leur « profonde inquiétude et surprise face au changement radical et difficile à justifier concernant la tendance des résultats préliminaires ».

« Nous n’allons pas reconnaître ces résultats qui font partie d’une fraude réalisée de manière honteuse et qui est en train de placer la société bolivienne dans une situation de tension inutile », a dénoncé lundi à Santa Cruz M. Mesa, qui exige un second tour. Lundi matin, dans le hall de l’hôtel où s’est réuni le TSE, il avait appelé à la « mobilisation citoyenne jusqu’à ce que le résultat final soit connu ».

Les Etats-Unis ont rejeté « la tentative du tribunal électoral de corrompre la démocratie bolivienne en retardant le dépouillement et en prenant des décisions qui nuisent à la crédibilité des élections boliviennes ». L’Union européenne a fait part mardi de « graves préoccupations », tandis que l’Espagne a appelé à la « transparence » et au « respect des processus ».

En réponse, le gouvernement bolivien a demandé aux observateurs internationaux de l’OEA de vérifier « un à un » les procès-verbaux des élections, au plus vite. La Bolivie « demande que soit établie, au plus vite, une commission pour mener un audit de tout le processus de décompte officiel des votes des élections du 20 octobre », a affirmé le ministre des affaires étrangères, Diego Pary Rodriguez, en conférence de presse.

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