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Au lendemain du glissement de terrain qui a englouti une vingtaine de maisons dans une commune du nord d’Abidjan, les recherches se poursuivent. Un bilan fait état de 13 morts.
Les rails flottent dans le vide à une vingtaine de mètres du sol, comme un pont suspendu entre deux rives. En contrebas, un amas de boue rougeâtre sur lequel on aperçoit ici et là des morceaux de tôle, des bouts de plastique, des linges et quelques ustensiles de cuisine. Au lendemain du glissement de terrain qui a emporté une vingtaine de maisons sur une centaine de mètres, des dizaines d’habitants sont venus contempler ce paysage de désolation. Ce quartier, baptisé « Derrière Rail » et situé à Anyama, au nord d’Abidjan, a été littéralement englouti après une nuit de pluies torrentielles.
Les recherches ont repris ce vendredi 19 juin en fin de matinée pour retrouver des corps, l’espoir de découvrir des survivants étant désormais extrêmement mince. « Il faudrait un miracle », dit un secouriste. Un bilan provisoire établi dans la matinée par le Groupement des sapeurs-pompiers militaires (GSPM) fait état de 13 morts, dont 8 enfants. « Une pelleteuse doit arriver sur le site pour nous aider dans les recherches. Pour le moment c’est difficile avec nos petits moyens dans cette zone très accidentée », indique le colonel Issa Sakho, commandant du GSPM.
Bruit assourdissant
David Gnagne, un enseignant qui vit non loin de là, en est convaincu : « le bilan va être beaucoup plus lourd ». Dans la nuit de mercredi à jeudi, il a entendu « un bruit assourdissant », persuadé dans un premier temps qu’il s’agissait d’un coup de tonnerre.
« Dans le plan d’urbanisme, cette zone a été conçue pour recueillir des eaux de pluie », a expliqué le préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi Irié, qui s’est rendu sur les lieux jeudi. Selon les premiers éléments recueillis, un tunnel d’évacuation des eaux était bouché depuis au moins trois mois. « Ce conduit passe sous les rails qui relient Abidjan à Ouagadougou. Nous avons alerté Sitarail [la Société internationale de transport africain par rail] à plusieurs reprises. Elle avait promis de venir le déboucher. Finalement, la force de l’eau a tout balayé », précise le docteur Kader Touré, secrétaire exécutif de la plate-forme de Réduction des risques de catastrophes (RRC), rattachée à la primature.
Les municipalités ne jouent pas leur rôle »
Cette zone était classée comme inondable et inconstructible. « Les gens n’avaient pas à habiter là, la mairie aurait dû se mobiliser pour trouver une solution. Mais les municipalités ne jouent pas leur rôle. On doit les mettre devant leurs responsabilités », poursuit le spécialiste, qui participait ce vendredi après-midi à une réunion d’urgence organisée à la primature.
À Anyama, deux sites ont été réquisitionnés afin d’accueillir des tentes qui abriteront les gens qui ont dû être évacués. Des lieux de culte pourraient aussi servir prochainement de lieu d’hébergement.
Quitter les zones à risque
« Le gouvernement rappelle à toutes les populations l’urgence de quitter les zones identifiées à risque et inondables. La météo indique de fortes précipitations pendant la saison des pluies. Aussi les populations sont-elles invitées à observer la plus grande prudence », a indiqué jeudi dans un communiqué le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Diomandé Vagongo. Mais pour aller où ? La plupart du temps, les personnes qui s’installent dans ces zones vivent dans une grande précarité.
De fortes précipitations se sont abattues sur la Côte d’Ivoire ces derniers jours. La saison des pluies a débuté en mai et doit s’achever le mois prochain. Presque chaque année, cette météo provoque des catastrophes naturelles. En juin 2018, dix-huit personnes avaient été tuées par des inondations à Abidjan. Certains des quartiers inondés ont été détruits par les autorités, ce qui a provoqué la colère des habitants sans solution de relogement.
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