Ankara condamne la persécution des Ouïghours par la Chine

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La Turquie était jusqu’ici restée discrète sur les « camps de rééducation » de la minorité turcophone au Xinjiang, pour ménager ses liens avec Pékin.

Par Frédéric Lemaître et Marie Jégo Publié aujourd’hui à 11h10

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Manifestation de soutien aux Ouïghours, en 2015 à Istanbul.
Manifestation de soutien aux Ouïghours, en 2015 à Istanbul. Emrah Gurel / AP

Devenue muette depuis plusieurs années sur les persécutions subies par les Ouïgours en Chine, la Turquie a opéré un brusque revirement, samedi 9 février, en réclamant notamment la fermeture des camps d’internement où ils sont détenus dans la province chinoise du Xinjiang, dans l’ouest du pays.

« La politique d’assimilation systématique des Turcs ouïgours menée par les autorités chinoises est une grande honte pour l’humanité », a déclaré Hami Aksoy, le porte-parole du ministère turc des affaires étrangères. Selon M. Aksoy, la détention « dans des camps de concentration » de plus d’un million de représentants de cette minorité musulmane et turcophone « n’est plus un secret ».

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De la part d’Ankara, c’est une première. Depuis que les Nations unies se sont indignées, en août 2018, de l’existence de tels camps, les officiels turcs se gardaient bien d’évoquer le sort de cette minorité musulmane persécutée, de peur de subir les foudres de la direction chinoise et de devoir tirer un trait sur le partenariat naissant avec la Chine.

En 2009, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait accusé la Chine de « génocide » envers la minorité ouïgoure. Mais sa faconde s’est tarie ces dernières années. En froid avec les pays de l’Union européenne, en bisbille permanente avec les Etats-Unis, le numéro un turc oriente désormais sa politique étrangère vers l’Est, soucieux de resserrer les relations avec la Russie, l’Iran, et plus récemment avec la Chine.

Camps « parfaitement corrects »

Une coopération en matière de défense est espérée. La Turquie, qui a considérablement développé son industrie de défense ces dernières années, a invité en observateurs une délégation d’officiers chinois à venir admirer ses réalisations, lors d’exercices militaires tenus en mai 2018 à Izmir, sur les bords de la mer Egée.

A la fin de juillet 2018, alors que la monnaie turque dévissait, un consortium de banques chinoises, dont la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC), a octroyé un prêt de 3,6 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros) au gouvernement turc. Le ministre de l’économie et des finances, Berat Albayrak, qui est aussi le gendre de M. Erdogan, était rentré de Pékin en vainqueur. L’entente semblait parfaite. Une impression renforcée lors de la rencontre entre M. Erdogan et son homologue chinois, Xi Jinping, au sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), le 27 juillet 2018 à Johannesburg.

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