Anil Gayan: fils de chauffeur d’autobus mais à l’arrogance marquée

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Anil Gayan était ministre de la Santé à l’époque où Vijaya Sumputh était directrice du Cardiac Centre de Pamplemousses...

Anil Gayan était ministre de la Santé à l’époque où Vijaya Sumputh était directrice du Cardiac Centre de Pamplemousses…

Il est considéré comme le plus arrogant et le plus hautain de tous les membres du clan Boolell. Il s’agit d’Anil Gayan, l’actuel ministre du Tourisme dont le siège éjectable pourrait être actionné avant même le prochain week-end. Il se retrouve, en effet, empêtré dans un scandale, après qu’une vidéo datant de 2016 a été circulée ces derniers jours. Il y tient des propos controversés sur le «honour killing» notamment.

La maman d’Anil Gayan, Socile Boolell, épousa bien des années de cela, un chauffeur d’autobus du Triolet Bus Service du nom de Deokaran Gayan. À l’époque, chaque famille comptait des membres de différentes professions et il était tout à fait normal qu’une sœur épousât un avocat, qui était aussi fils de grand planteur, et une autre, un chauffeur d’autobus. Un membre de la famille logeant dans une maison en dur et un autre dans une modeste habitation de paille et de bouse de vache – cela était tout à fait commun à Maurice. 

Fils de travailleur et issu d’une fratrie de neuf enfants, le petit Anil est absolument  brillant et il décroche la bourse d’Angleterre. Il revient au pays comme avocat. Trait singulier d’Anil Gayan, à l’air toujours hautain, il manifeste souvent de l’arrogance envers les autres. Pourtant, d’autres enfants du clan, nommément Arvin, Satish et Satyajit (Boolell, ses cousins), sont toujours affables dans leurs rencontres avec des gens. 

En mode «tap-plin»

Avocat, Anil Gayan n’a pas à subir le calvaire des jeunes de sa profession, c’est-à-dire vivre quelques années de bat-la-mok avant de faire son entrée dans la magistrature ou au Parquet. Avec un puissant «mamou» (oncle) comme sir Satcam Boolell, Anil Gayan se retrouve bien vite au Parquet où il se charge du dossier des droits de la mer. 

On ne sait pas si Maurice a bénéficié de cette initiative du neveu de sir Satcam, comme île de l’océan Indien. Mais Gayan lui-même aurait vécu en mode tap-plin pendant plusieurs années, entreprenant de nombreux voyages à New York, au quartier général des Nations unies, à chaque fois qu’une conférence ayant pour thème «mer» ou «océan» était organisée. À ce titre, on rapporte que Gayan, avant son retrait du Parquet pour se porter candidat aux élections générales, avait entrepris tellement de voyages à l’étranger qu’il avait battu le record du Premier ministre d’alors, sir Seewoosagur Ramgoolam, et des autres ministres

Tout comme il avait vu en les droits de la mer un thème porteur, Anil Gayan a découvert dans les dernières années du gouvernement de Seewoosagur Ramgoolam que le meilleur investissement pour assurer une carrière future était une adhésion en douceur au Mouvement militant mauricien (MMM). À la surprise générale, les Mauriciens devaient apprendre que le neveu de sir Satcam Boolell allait se porter candidat du… MMM aux élections générales de 1982, dans la circonscription n°17, Curepipe–Midlands. Quand les résultats sont proclamés, on apprend que Gayan est sorti en tête de liste dans cette circonscription. C’est un véritable exploit de sa part, expliqué en partie par son appartenance au clan Boolell. Il avait bénéficié des votes du MMM et d’un soutien supplémentaire pour pouvoir devancer le MMM Percy Lafrance et le boodhooiste Karl Offman. 

L’hébergement de Gayan dans la crèche du MMM n’allait pas être de longue durée. Neuf mois après son élection en tête de liste, Anil Gayan trahit le MMM et se joint au Mouvement socialiste militant (MSM) nouvellement créé. Au moment de la crise qui ébranle le MMM après le 60-0 de 1982, quelques éléments du parti mauve, dont Vishnu Lutchmeenaraidoo, Ramdath Jaddoo et Anil Gayan, ont un comportement bien bizarre. En effet, se présentant comme des «extrémistes militants» radicalement opposés à Harish Boodhoo et le Parti socialiste mauricien (PSM) de ce dernier, ils réclament l’expulsion du PSM du gouvernement. Mais quand la poussière de cette bagarre se pose, on découvre vite que Lutchmeenaraidoo, Gayan et Jaddoo s’étaient joints au MSM d’Anerood Jugnauth et avaient accepté Boodhoo comme allié.

«Dan karo kann»

Anil Gayan devient une vedette aux élections de 1983, quand il change de circonscription et se présente contre Paul Bérenger à Belle-Rose–Quatre-Bornes. À la proclamation des résultats, on apprend que Gayan s’est fait élire en 2e position, derrière Michael Glover. Par la suite, on assiste aux manifestations d’arrogance de Gayan au Parlement et ailleurs. Lors d’un échange de propos avec un membre en vue du MMM, Anil Gayan ne manque pas de faire ressortir qu’il était lauréat alors que le député du MMM n’était même pas détenteur d’un School Certificate.

L’Affaire Amsterdam devait tout changer. Au début de 1986, Anil Gayan, de même que quelques ministres, croient, après l’éclatement de l’affaire, qu’Anerood Jugnauth allait être renversé sous le poids de ce scandale lié à la drogue. Ils démissionnent du gouvernement. Or, Jugnauth réussit à survivre à ce calvaire. Dans le karo kann, aigri, Anil Gayan allait se livrer à de très méchantes attaques contre Anerood Jugnauth, faisant même de graves allégations contre Lady Jugnauth. Gayan a subséquemment été poursuivi par les Jugnauth et condamné. 

En 1991, c’est la grande victoire de la toute nouvelle alliance MSM-MMM et Gayan ne s’y trouve pas. Mais aux élections de 1995, Gayan est candidat du… MSM de Jugnauth au no12. Comme sir Anerood Jugnauth (SAJ) lui-même et tous les autres candidats du MSM, Gayan est battu mais c’est un grand investissement dans la famille Jugnauth. Aux élections de 2000, il est candidat de la nouvelle alliance MSM-MMM au no12 et, fait surprenant, il bat son colistier, Soudesh Roopun, par quelque 2 200 votes. Allez comprendre quel «travay soumarin» s’y était déroulé, pour expliquer une telle performance. 

Gayan devient alors ministre des Affaires étrangères. SAJ devait découvrir, lors d’une question parlementaire, que Gayan ne s’était pas empressé de tout raconter sur les frasques de son oncle Satcam, nommé haut-commissaire de Maurice à Londres par Navin Ramgoolam après les élections de 1995. Resté fidèle au MSM, Anil Gayan se présente encore au no12 aux élections de 2005 et cette fois-ci, il se retrouve en 6e position, battu par plus de 3 000 voix, par Soudesh Roopun. Suprême cas de baté-randé.

Record dans les annales politiques

Par la suite, cela a été une traversée du désert  pour cet exceptionnel bhagina de sir Satcam. Combattant comme tout, Gayan crée son propre parti, le Front National Mauricien. Et profitant de l’élection partielle qui a eu lieu le 1er mars 2009 au no8, il s’y présente comme candidat. Résultat de cette partielle : Anil Gayan récolte 202 votes sur 30 341,  soit 0,67 % des votes, se faisant battre, entre autres, par Cehl Meah et Radha Kistnasamy. 

Gayan fait une fois de plus profil bas pour réapparaître en 2014, comme l’un des dirigeants de Muvman Liberater, aux côtés d’Ivan Collendavelloo. Candidat au no20, Gayan se fait élire en deuxième position, derrière Rajesh Bhagwan du MMM. Devenu ministre, Anil Gayan établit bien vite un record dans les annales politiques, record qu’auraient même envié l’ancien président américain Bill Clinton ou l’ancien président français, François Hollande. En effet, sa femme est nommée directrice du Mahatma Gandhi Institute et une amie très proche, qui n’aurait absolument aucune connaissance dans le domaine médical, est nommée directrice du centre cardiaque de Pamplemousses. 

Une décision d’ici la fin de la semaine

C’est à la fin de la semaine, au retour au pays du Premier ministre, qu’une décision pourrait être prise sur le cas Gayan. Cependant, Pravind Jugnauth, déclare un élu de la majorité, était pour l’apaisement. Mais la décision d’Anil Gayan de porter plainte, lundi 27 mai, au Central Criminal Investigation Department, ne facilite pas sa tâche. «Gayan aurait dû se faire tout petit et laisser Pravind Jugnauth gérer l’affaire. Plusieurs membres du MSM ne sont pas contents de sa façon de faire», maintient l’élu orange.

Un autre député affirme que plusieurs de ses collègues sont agacés. Cette vidéo, dit-il, est comme un grain de sable dans la machinerie gouvernementale, surtout après l’adoption de la résolution sur les Chagos, devant l’ONU, la semaine dernière. Même en l’absence momentanée du PM du pays, l’orage gronde toujours et on dénonce les tactiques dilatoires dans cette affaire. 

Au gouvernement, personne ne souhaite «compliquer une situation déjà difficile». Des responsables d’associations religieuses continuent à exercer une pression pour obtenir le départ du ministre du Tourisme du Cabinet. Si depuis vendredi le lobby était uniquement sur des élus de foi islamique, d’autres députés font également face à des pressions similaires. D’ailleurs, un député d’une région rurale affirme que lors d’une rencontre avec ses mandants, lundi, des représentants d’une association sont venus solliciter son aide pour soutenir leur cause auprès du PM.  

D’autre part, des responsables de la Jummah Mosque ont rencontré le PM lundi. Si, à l’express, son président, Nissar Ram-toola, a affirmé qu’il n’a pas été question de dicter sa conduite à Pravind Jugnauth, on laisse cependant comprendre que leur demande était claire.


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Lexpress

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