Alma Zadic, cible de l’extrême droite autrichienne

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Alma Zadic, 35 ans, a fait son entrée le 7 janvier dans le nouveau gouvernement de coalition écolo-conservateur.
Alma Zadic, 35 ans, a fait son entrée le 7 janvier dans le nouveau gouvernement de coalition écolo-conservateur. LEONHARD FOEGER / REUTERS

« Ce n’est pas un hasard si les attaques sont d’abord dirigées contre une femme. Celles-ci doivent se donner encore plus de mal pour faire de la politique. » Avec sa sagesse et son flegme qui plaît tant aux Autrichiens, leur président, Alexander Van der Bellen, a résumé en quelques mots le malaise qu’a déclenché l’extrême droite locale en visant la nouvelle ministre de la justice, figure du premier ­gouvernement écolo-conservateur de l’histoire autrichienne, intronisée mardi 7 janvier.

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A 35 ans, Alma Zadic concentre tout ce que les droites radicales européennes aiment détester. Femme, écologiste, brillante, immigrée de culture musulmane et férocement engagée pour défendre le droit d’asile, cette avocate de profession, qui a fui la Bosnie en guerre à 9 ans avec sa mère et son frère, est la première ministre autrichienne à ne pas être née sur le territoire national. « Et cela fait une différence », a vanté la brune au sourire ravageur pour convaincre les membres de son parti réunis en congrès d’approuver leur entrée au pouvoir.

« Zéro tolérance pour les néonazis »

Cette différence, les fans du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ, extrême droite), qui gouvernaient jusqu’en mai 2019 en coalition avec les conservateurs du chancelier Sebastian Kurz, se sont rapidement chargés de la lui rappeler. Une violente campagne de haine a démarré sur les réseaux sociaux, au point que la police autrichienne a préféré renforcer la protection de la nouvelle ministre.

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Des élus du FPÖ proches des milieux identitaires ont d’abord estimé que cette diplômée en droit de l’université de Vienne et de la prestigieuse université Columbia de New York ne pouvait pas devenir ministre de la justice en raison d’une condamnation à verser 700 euros de dommages et intérêts à un membre d’une fraternité étudiante d’extrême droite. Elle avait posté en janvier 2019 sur Twitter une photo de celui-ci le bras levé face à une manifestation antifasciste, en demandant « zéro tolérance pour les néonazis, les fascistes et les racistes ». L’étudiant avait affirmé qu’il ne s’agissait pas d’un salut nazi mais d’un simple bonjour à des connaissances et poursuivi celle qui n’était alors que simple députée. Mme Zadic a retiré son message et fait appel.

Les messages de haine ont été d’autant plus forts que le FPÖ est historiquement très proche des nationalistes serbes, qui ont mené la guerre aux Bosniaques entre 1990 et 1995.

Sous les posts Facebook des élus FPÖ, les messages qualifiant la ministre de « criminelle musulmane » se sont immédiatement multipliés. Un cadre du parti, lui, a moqué son discours où elle a vanté son parcours de réfugiée : « Cela la qualifie naturellement immédiatement pour un portefeuille ministériel. » Peu importe qu’Alma Zadic, née dans une famille bosniaque, se revendique comme athée. Peu importe qu’elle ait travaillé au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie ou été pendant six ans associée du grand cabinet d’avocats international Freshfields Bruckhaus Deringer. Les messages de haine ont été d’autant plus forts que le FPÖ est historiquement très proche des nationalistes serbes, qui ont mené la guerre aux Bosniaques entre 1990 et 1995.

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