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Beaucoup ont été tués, certains ont été emprisonnés, d’autres encore ont retourné leur veste ou ont fui. De tous les chefs rebelles qui avaient fait du sud de la Syrie l’un des principaux bastions du soulèvement anti-Assad, Ahmed Al-Awda est l’un des derniers à être encore en activité. Bien que les forces progouvernementales se soient redéployées dans cette région il y a deux ans, au terme d’une offensive éclair menée à grand renfort de bombardements russes, ce corpulent quadragénaire, retranché à Bosra Al-Cham, une bourgade agricole proche de la frontière jordanienne, continue de tenir tête à Damas. Et ce, malgré son allégeance paradoxale aux alliés russes du régime.
Fin juin, lors des funérailles de neuf de ses hommes, tués dans l’explosion du bus dans lequel ils circulaient, Al-Awda a annoncé la création prochaine d’une armée dans le Hauran, le plateau volcanique qui compose la pointe méridionale de la Syrie et dont la capitale est Deraa, le berceau de la révolution de 2011. « Cette formation protégera non seulement le Hauran, mais sera aussi l’outil le plus puissant pour protéger la Syrie, avait-il alors déclaré, en signe de défi implicite au régime Assad. Nous n’abandonnerons pas nos armes avant la victoire. Le combat ne fait que commencer », avait-il ajouté sous les acclamations de ses partisans.
Derrière ce discours bravache, il y a une donne politique complètement unique dans la Syrie d’aujourd’hui. La province de Deraa, bien que considérée, depuis l’été 2018, comme reconquise par les loyalistes, ressemble en fait à une zone grise, oscillant entre sédition et soumission. L’armée régulière a certes repris le contrôle de la frontière avec le royaume hachémite et des principaux axes de communication du gouvernorat. Dans beaucoup de villes et de villages, les institutions étatiques ont fait leur retour et le drapeau du régime syrien a remplacé l’étendard de la révolution.
Mais plusieurs localités, comme Bosra Al-Cham et le vieux centre de Deraa, ont réussi à conserver une forme d’autonomie. Ces zones sont restées sous le contrôle des factions rebelles qui les tenaient jusque-là, en échange de leur reddition, de l’abandon de leurs armes lourdes et de l’intégration de leurs hommes dans des unités vouées à la lutte contre ce qu’il reste de l’organisation Etat islamique. Ce statut à part, garanti par la Russie, a dissuadé la plupart des combattants anti-Assad du Hauran de se réfugier à Idlib, la dernière place forte de l’insurrection, dans le coin nord-ouest de la Syrie, où des milliers de rebelles en déroute, venus d’Alep ou de la banlieue de Damas, ont échoué.
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