Agriculture : Dix régions affectées par les chenilles légionnaires

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Le planteur Nizammodeen Meerhosshen dans son champ de maïs. Il a reçu la visite d’une inspectrice du ministère de l’Agro-industrie, hier.

Le planteur Nizammodeen Meerhosshen dans son champ de maïs. Il a reçu la visite d’une inspectrice du ministère de l’Agro-industrie, hier.

Les insectes nuisibles sont bel et bien présents dans les plantations de maïs à Maurice. Pire : les zones infectées se trouvent aussi bien dans le nord de l’île que dans le sud et le centre.

Les chenilles légionnaires ont déjà envahi dans les champs mauriciens. Un relevé du ministère de l’Agro-industrie, effectué hier lors d’une descente, stipule qu’elles ont été repérées dans dix endroits situés dans différentes régions du pays. Ce sont Barlow, Belle-Vue-Maurel, Antoinette, Highlands, Belle-Terre, Floréal, Plaine-de-Gersigny, Rivière-du-Poste, New-Grove et Rose-Belle.

Des mesures seront prises par le Food and Agricultural Research and Extension Institute pour tenter de diminuer l’impact de cet insecte sur la récolte. «Dès demain (NdlR, aujourd’hui), nous allons commencer un traitement qui devrait diminuer l’infestation des insectes, déclare son président, Ramesh Rajkumar. Il faut procéder à un contrôle. Mais il faudra aussi placer des filets anti-insectes pour les attirer et les éliminer.» Toutefois, cela ne rassure pas les planteurs.

Cela fait plus de 20 ans que Nizammodeen Meerhosshen, connu comme Jo dans la région de Rivière-du-Rempart, est planteur de maïs. L’agriculteur, qui s’occupe d’un arpent de terre, n’a jamais rencontré ce type de chenille.

«Je me souviens qu’il y a 15 ans, on avait eu une maladie qui avait jauni les graines. Puis, une autre fois, il y a eu d’autres types de chenilles qui nous ont causé des problèmes. Mais cette fois-ci, cela paraît plus grave», souligne Nizammodeen Meerhosshen.

«Cela fait peur…»

 Il est inquiet pour l’avenir de ses récoltes. «Ce matin (NdlR, hier), une inspectrice du ministère de l’Agro-industrie a fait une descente dans mon champ et a trouvé qu’aucun épi n’a été affecté.»

Toutefois, cette situation inquiète Moonsee Fokeerbux. Pour ce planteur, le problème vient du fait que l’on ne peut plus utiliser certains pesticides. «Je pense qu’il y a certains produits que l’on pourrait utiliser et qui ne sont pas nocifs à l’homme.» Il espère que ces chenilles n’affecteront pas les autres légumes. «Cela fait peur…»

De son côté, Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de l’association de Small Planters Association, avance que le ministère ne fait pas assez de campagne pour prevenir contre ces chenilles. «Plusieurs planteurs ne sont pas au courant du mal qu’elles font dans les champs.»

Une chenille qui a colonisé l’océan indien depuis 2017

Cette chenille beige et marron s’est déjà attaquée en Afrique à des millions d’hectares de cultures de maïs, menaçant la sécurité alimentaire de 300 millions de personnes, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Ce qui est surprenant, c’est que la femelle peut pondre entre 1 000 et 1 500 œufs. Il s’avère même que cet insecte peut se montrer résistant aux pesticides. En 2017, Madagascar a été la première île à avoir eu contact avec cette nuisance. Puis, en 2018, elle s’est répandue à La Réunion, aux Comores et aux Seychelles. L’on ne sait toujours pas comment elle a pu arriver à Maurice.

Rodrigues : les champs de maïs dévastés

Suite au passage du cyclone Joaninha, l’agriculture à Rodrigues est à genoux. Les champs de maïs, de melons d’eau (pastèques) et d’oignons ont été particulièrement affectés. Pas seulement par le cyclone, mais aussi par une chenille originaire d’Amérique latine, qui a fait son chemin jusqu’à Rodrigues et qui provoque des ravages dans les champs de maïs. Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, en a fait le constat lors de sa visite dans l’île jeudi.

À Anse-Quitor, le champ de melons d’eau et de pistaches (cacahuètes) de Blaize Édouard, 92 ans, plus connu comme «Ton Gayom», fait peine à voir. Un peu plus loin, la plantation de maïs d’Emmanuel Legentil n’a pas meilleure mine. «Pa fasil ditou avek sa siklonn kinn pasé-la. Perdi karo may net. É ladan pa zis siklonn, éna enn bébet ki pé fer ravaz, pé détrir tou may. Pa pé koné kouma pou fer avek sa. Nou pé espéré ki bann lotorité pou trouv enn solision, sinon may fini dan Rodrig», dit-il.

Sur place, le commissaire à l’Agriculture, Richard Payandee, a déclaré qu’il faudrait détruire les champs de maïs affectés par la chenille en les brûlant et qu’il ne faut pas y cultiver cette céréale avant janvier 2020. Mais des voix se sont élevées pour faire ressortir que si les champs affectés étaient détruits par le feu, la chenille se déplacera dans d’autres plantations.

Pour sa part, le Premier ministre a fait ressortir que deux entomologistes étaient arrivés dans l’île le 18 mars et ont déjà identifié l’insecte nuisible. Un expert de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture est arrivé dans l’île hier, afin de faire des recommandations visant à solutionner ce problème.

 Le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, soutient, lui, qu’il est impératif de trouver le moyen de détruire cette chenille dans un délai raisonnable. Il souhaite aussi que le système de contrôle de biosécurité dans les points d’entrée soit renforcé.


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Lexpress

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