[AFP] Des essayistes dénoncent la “grande peur” engendrée par l’épidémie de Covid-19

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A-t-on pris trop de précautions face au coronavirus? Alors que la décrue de l’épidémie se confirme en France, des essayistes dénoncent la “grande peur” qui a saisi la société.  Des personnalités différentes comme Bernard Henri-Lévy, l’historien et philosophe Marcel Gauchet, la philosophe Julia de Funès et d’autres encore se demandent s’il fallait vraiment préférer notre sécurité à notre liberté.

Cette question fondamentale n’est pas nouvelle mais est revenue sur le devant de la scène avec la pandémie et les mesures très contraignantes qu’elle a entraînées.

En librairie depuis jeudi, “Ce virus qui rend fou” (Grasset, 112 pages, 8 euros) de Bernard Henri-Lévy est le cri de colère d’un homme “sidéré” par “la grand-peur” qui s’est abattue sur le monde avec l’apparition de la pandémie. Le “virus du virus” soutient l’écrivain c’est “notre ahurissante docilité à l’ordre sanitaire en marche”.

Directeur d’études émérite à l’École des hautes études en sciences sociales (Ehess) et rédacteur en chef de la revue Le Débat (Gallimard), Marcel Gauchet semble sur la même longueur d’ondes.

La “décision de confiner le pays, dans le sillage d’un régime autoritaire comme la Chine, a été prise sous le signe d’un sentiment très partagé dans cette crise: la peur”, a affirmé le philosophe dans Le Monde. 

Elle “a été prise au sommet de l’État dans la panique, sans vraie réflexion, pour pallier le fait qu’on manquait de moyens pour faire face à cette crise : masques, tests, lits de réanimation…”, a estimé l’auteur de “L’avènement de la démocratie”.

Entre les lignes, Bernard Henri-Lévy et Marcel Gauchet s’interrogent sur la démission du politique face au pouvoir scientifique en général et médical en particulier.

 

 

– Le baiser au lépreux

 

“On est une société docile, mais ça se comprend très bien: la santé est devenue la nouvelle norme. Au nom de la santé, on est capable d’accepter tout”, expliquait récemment la philosophe Julia de Funès sur France Inter.

“La santé est devenue la nouvelle norme civique, nos comportements sociaux sont déterminés par les gestes barrières, une nouvelle norme morale (la vie bonne est la vie saine), une nouvelle norme politique (l’épidémie qui est comparée à une guerre)… Les décisions scientifiques se sont substituées aux décisions politiques”, a-t-elle déploré.

“C’est inquiétant”, soulignait-elle en notant que “quand le pouvoir politique se médicalise, il ne gère plus un pays mais la vie, c’est beaucoup plus intrusif, beaucoup plus totalitaire”.

“La médecine est une grande chose, mais qui ne saurait tenir lieu de politique, de morale, ni de spiritualité”, affirme de son côté le philosophe André Comte-Sponville.

L’auteur du “Traité du désespoir” avait choqué quand il avait affirmé, au début du confinement, que la liberté devait primer sur la santé. Tous les êtres humains sont égaux en droit et en dignité mais tous les morts ne se valent pas, avait dit en substance le philosophe.

“Je pense qu’il est plus triste de mourir à 20 ou 30 ans, que de mourir à 68 ans (son âge,  ndlr) ou 90”, avait-il plaidé dans les médias. “La misère tue aussi, et plus que les virus. 9 millions de personnes meurent chaque année de malnutrition, dont 3 millions d’enfants”.

“Chaque jour dans le monde, la faim tue 25.000 hommes, femmes et enfants”, rappelle aussi BHL.

Dans son essai (dont l’intégralité des droits d’auteur sera versée à l’Association pour le développement de la librairie de création), Bernard Henri-Lévy rappelle une anecdote oubliée et inimaginable à l’heure où règne le “principe de précaution”.

“Impensable, cette image troublante et belle, gardée de mon enfance, d’un général de Gaulle en visite à Tahiti, deux ans avant son retour au pouvoir : sa voiture est bloquée par un cortège de lépreux ; il descend ; serre la main de chacun ; prend dans ses bras une enfant; étreint l’organisateur de cette étrange manifestation ; ne dit rien ; redémarre…”, écrit-il.

D’autres livres critiquant la gestion de la crise du coronavirus doivent paraître. Albin Michel a annoncé la parution le 17 juin d’un “témoignage féroce” du professeur Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Garches, intitulé “Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise?”.

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