Accusé d’inaction dans l’affaire Khashoggi, le secrétaire de l’ONU Antonio Guterres se justifie

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Il assure ne pas avoir de pouvoir d’enquête, après avoir été critiqué dans un rapport cinglant. Mais selon les experts, l’obstacle est plus politique que juridique.

Par Publié aujourd’hui à 18h00, mis à jour à 18h43

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Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le 7 juin à Saint-Pétersbourg (Russie).
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le 7 juin à Saint-Pétersbourg (Russie). Maxim Shemetov / REUTERS

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’est défendu mercredi 19 juin sur l’affaire Jamal Khashoggi, par la voix de son porte-parole Stéphane Dujarric. Il s’agissait de répondre à la rapporteuse de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, Agnès Callamard, qui l’épingle pour ne pas avoir répondu aux appels pressants des défenseurs des droits humains à lancer une enquête indépendante sur l’assassinat du journaliste au sein du consulat d’Istanbul.

« Le secrétaire général pense qu’il s’agit d’un crime atroce (…). Il l’a condamné dès le départ et a appelé à une enquête rapide, rigoureuse et transparente pour établir les responsabilités (…), mais il n’a pas les moyens ou l’autorité nécessaire pour lancer une enquête criminelle sans un mandat d’un organisme intergouvernemental compétent », a-t-il déclaré.

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Un argument que M. Guterres avait déjà invoqué dans le cas du meurtre de deux experts de l’ONU dans la région du Kasaï (RDC), en mars 2017, où les Nations unies avaient laissé à Kinshasa la responsabilité d’un procès grotesque. « C’est une constante du mandat de M. Guterres, de ne pas vouloir lancer une enquête impliquant un état membre. Point, analyse Louis Charbonneau, responsable du plaidoyer de Human Rights Watch à l’ONU. Il n’a certes pas les moyens d’effectuer une enquête criminelle, mais il peut faire un suivi au rapport de Mme Callamard à travers la création d’un mécanisme tel que les “Fact Finding missions” [mission d’établissement des faits] ou un tribunal ad hoc. Le problème, c’est qu’il fait une interprétation très restrictive de son mandat. »

« User pleinement des facultés d’enquête »

De telles initiatives avaient conduit, par le passé, à des enquêtes en ex-Yougoslavie, au Rwanda ou encore au Darfour. Après l’assassinat de l’ex-première ministre pakistanaise Benazir Bhutto, et de l’ancien premier ministre libanais Rafic Hariri, l’ONU avait envoyé une équipe d’enquêteurs, à la demande du Pakistan dans le premier cas, et sur décision du Conseil de sécurité dans le second.

Faute de demande d’un Etat membre, M. Guterres pourrait faire avancer sérieusement l’enquête en s’appuyant sur deux textes, selon des experts juridiques. La résolution 43-51 de l’Assemblée générale lui donne le pouvoir « d’user pleinement des facultés d’enquête, y compris l’envoi, avec le consentement de l’Etat de réception, d’un représentant ou de missions d’enquête dans les zones ou un différend ou une situation existe si nécessaire ». Quant à l’article 99 de la charte des Nations unies, il dispose que « le secrétaire général peut attirer l’attention du Conseil de sécurité sur toute affaire qui, à son avis, pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales ».

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