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En signalant leur volonté d’organiser dans les six mois des élections, les factions palestiniennes sont arrivées à un constat commun, jeudi 24 septembre : demeurer immobile, c’est se laisser mourir. Quinze ans après le dernier scrutin, en 2005, le Fatah de Mahmoud Abbas et les islamistes du Hamas, dont de hauts représentants négociaient à Istanbul, n’ont plus que cette carte en main. Il s’agit de répondre au rapprochement de leurs alliés arabes du Golfe avec Israël, consacré par les accords de normalisation qu’ont signés les Emirats arabes unis et Bahreïn, le 15 septembre à Washington.
« C’est une stratégie de survie. Ils sont aux abois. Ils ont conscience que ces accords ne sont que le début d’un processus, et ils se préparent à ce que Riyad suive à son tour », souligne un diplomate européen à Jérusalem. Depuis des mois, les médias des deux partis ont mis sous le boisseau leurs invectives, et les arrestations politiques paraissent avoir cessé de part et d’autre. Mais ils annoncent depuis janvier un tel retour aux urnes. « Et rien ne permet de croire encore à un calendrier si optimiste, tant que le président Abbas n’aura pas publié un décret fixant une date et un mécanisme pour arriver au premier scrutin législatif », note l’analyste Reham Owda, à Gaza.
Une présidentielle devrait suivre, puis le conseil de l’Organisation de libération de la Palestine serait complété par un troisième vote, auquel il s’agirait de faire participer la diaspora au Liban, en Jordanie et ailleurs. Cette dynamique apparaît donc pour l’heure comme un contre-feu, destiné à gagner du temps jusqu’à l’élection présidentielle américaine de novembre. Si le démocrate Joe Biden venait à l’emporter, M. Abbas pourrait reprendre un dialogue avec Washington, interrompu en 2018, et oublier le jeu risqué des urnes.
A l’Assemblée générale des Nations unies, vendredi, le « raïs » a appelé de nouveau de ses vœux l’organisation d’une conférence internationale, début 2021, censée relancer le « processus de paix ». Il sait que des négociations avec Israël sont en l’état impossibles. Mais il cherche à acter la fin de l’entreprise de démolition des paramètres établis, entérinés par l’ONU, dans laquelle se sont engagés depuis quatre ans l’administration Trump et le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.
Le signe d’un affaiblissement
Ce dialogue entre les factions palestiniennes, mené à Istanbul, où résident des cadres du Hamas, devait se poursuivre au Qatar vendredi. Conscient du risque qu’il y aurait à aliéner un peu plus les Etats arabes, le secrétaire général du Fatah, Jibril Rajoub, a pris garde de présenter la Turquie comme un simple hôte, et non comme un parrain. Le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a fait savoir que son parti devait encore examiner cet accord. Une réunion de toutes les factions doit l’entériner début octobre. Un éventuel décret présidentiel pourrait n’être publié qu’après le mois de novembre.
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