Abdelaziz Bouteflika, le plus francophile des présidents algériens

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Fin connaisseur de la vie politique française, le chef d’Etat aura négocié avec tous les présidents de la Ve République.

Par Charlotte Bozonnet Publié aujourd’hui à 13h00

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Le président algérien Abdelaziz Bouteflika reçoit le président François Hollande, ici à l’université de Tlemcen, en décembre 2012.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika reçoit le président François Hollande, ici à l’université de Tlemcen, en décembre 2012. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR “LE MONDE”

C’était le 15 juin 2015 à Alger. Interrogé, au sortir d’un long entretien avec son homologue algérien, sur l’état de santé de ce dernier, François Hollande louait devant les journalistes « l’alacrité » de son hôte. Le mot a fait mouche. Alors que les Algériens se désespéraient de l’absence de leur président, très affaibli depuis son accident vasculaire cérébral (AVC) de 2013, le chef de l’Etat français n’hésitait pas à longuement saluer la « grande maîtrise intellectuelle » et la « capacité de jugement » de son homologue qui l’aura reçu pendant près de deux heures.

Pendant plus de 50 ans, Abdelaziz Bouteflika aura entretenu des liens étroits avec la France et ses dirigeants. « Il est probablement le seul chef d’Etat encore en fonction qui a négocié, discuté, au titre de ses différentes fonctions avec tous les présidents de la VRépublique, du général de Gaulle à François Hollande », rappelaient Christophe Dubois et Marie-Christine Tabet dans le livre Paris-Alger, une histoire passionnelle (Stock, 2015). Des liens à l’image de la relation entre les deux pays, faite de crises et de retrouvailles.

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Les premiers contacts commencent en 1963, lorsqu’Abdelaziz Bouteflika est nommé à tout juste 26 ans ministre des affaires étrangères. Il le restera jusqu’en 1979 incarnant la flamboyante politique étrangère de l’Algérie de cette période. « Bouteflika devient un habitué de l’Elysée, de Matignon ou du Quai d’Orsay. Moustache et rouflaquettes, costumes trois pièces achetés chez les plus grands couturiers de Paris, le sémillant ministre aux yeux verts est un bon client des médias. De Gaulle disait du bien de lui, Pompidou le tenait pour un habile négociateur et Giscard le trouvait entreprenant et adroit », écrit Jeune Afrique, en août 2015, dans un article consacré aux relations du président avec l’ancienne puissance coloniale.

Un exil qui durera six ans

Entré en disgrâce après la mort de Boumediene et l’élection de Chadli Bendjedid à la présidence, il quitte l’Algérie en 1981 – où il ne reviendra qu’en 1987 – mais ne rompt pas avec la France puisqu’il vivra pendant cet exil notamment à Paris ainsi qu’à Abou Dhabi et Genève.

Les retrouvailles officielles ont lieu en 1999 lorsqu’il est élu président de la République. Malgré des débuts difficiles – le Quai d’Orsay dénonce les conditions de l’élection –, le nouveau chef d’Etat réserve sa première visite officielle à l’étranger à la France où il est reçu en juin 2000 avec tous les honneurs par le président Chirac – ce sera sa seule visite officielle en France. Le président français est à son tour reçu avec faste à Alger et Oran en mars 2003.

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