Abdelaziz Bouteflika : la fin d’un règne

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Cédant aux pressions, le président de la République algérienne a annoncé qu’il démissionnerait d’ici au 28 avril, « date de la fin  de son mandat électif ». Il aura marqué, par sa carrière politique, l’histoire post-indépendance de son pays.

Par Charlotte Bozonnet Publié aujourd’hui à 12h26, mis à jour à 12h30

Temps de Lecture 1 min.

Ce 19 juin 1970, Abdelaziz Bouteflika a 33 ans. Le fringant ministre des affaires étrangères, regard perçant et sourire charmeur, est à Arzew dans l’ouest, pour l’inauguration d’un complexe pétro-chimique. Il est l’un des visages de l’Algérie indépendante, qui a arraché sa liberté à la puissance colonisatrice. Tous les espoirs sont permis : Alger est la Mecque des révolutionnaires, le pays est à construire.

Cinquante ans plus tard, c’est un homme malade et reclus qui vient d’être poussé dehors par un mouvement populaire sans précédent. Issu d’une famille de l’ouest du pays, il avait pourtant épousé la destinée de l’Algérie dès l’indépendance. De 1963, où il est nommé ministre des affaires étrangères à l’âge de 26 ans, jusqu’au 10 février 2019, date de sa candidature pour un cinquième mandat présidentiel, il aura tour à tour accompagné, marqué ou incarné près de soixante années de l’histoire de l’Algérie.

Obsédé par le pouvoir

A son arrivée à la tête de l’Etat, en 1999, le pays est déchiré par la guerre civile. Il s’attache à mettre fin à cette « décennie noire », ces années de lutte sanglante contre les islamistes armés. Rapidement, il profite de l’envolée des prix du pétrole. La paix et l’argent : de l’or pour un dirigeant. Mais sa présidence s’enfonce dans la corruption et l’autoritarisme. Le sentiment de pourrissement s’accroît à partir de 2013, face à sa santé déclinante et une économie prisonnière d’une rente de moins en moins lucrative.

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Obsédé par le pouvoir, Abdelaziz Bouteflika s’enferme dans sa résidence médicalisée, coupé de la réalité de son pays. Il ne voit rien de la frustration accumulée par les Algériens privés de vision d’avenir. Le chef de l’Etat reste épargné par une partie de ses concitoyens, qui voient surtout un vieil homme malade que son entourage ferait mieux de laisser en paix. Mais sa candidature à un cinquième mandat est l’humiliation de trop. Dans les rues, des centaines de milliers d’Algériens crient leur colère et leur soif de changement. Leur volonté de se débarrasser d’un système honni que le chef de l’Etat a fini par incarner.

Abdelaziz Bouteflika aura passé sa vie à intriguer, jouant les clans les uns contre les autres, se méfiant de tous, modifiant la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Mais c’est de son propre peuple que vint la chute. Un peuple excédé par l’arbitraire et les passe-droits, les promesses et les espoirs trahis.

Charlotte Bozonnet

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