Abattage de chauves-souris | lexpress.mu

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Des scientifiques étrangers font la leçon à Maurice

Des scientifiques étrangers font la leçon à Maurice

C’est au tour de National Geographic de voler dans les plumes du gouvernement mauricien. Surtout après une publication du Journal for Nature Conservation, qui démontre que l’abattage de chauves-souris n’a que peu, voire pas d’incidence sur la production et les marges de profit des planteurs à Maurice.

La décision d’abattre les chauves-souris n’a pas résolu le problème des planteurs dont les récoltes sont toujours en baisse, souligne l’associate Professor of Ecology Vincent Florens, l’un des co-auteurs de la publication longue de plusieurs pages dans l’édition de février du Journal for Nature Conservation. «Ce que nous voulions monter avec un raisonnement et une documentation scientifique, c’est que les chauves-souris n’ont pas l’impact négatif qui leur est imputé», explique-t-il. Et s’il reconnaît, dans la revue mensuelle, que «les chauves-souris mangent des fruits certes», n’empêche qu’«à la lumière des documentations, le papier veut surtout mettre en avant qu’il faut trouver d’autre solution pour la production des fruits sans mettre en danger l’espèce».

C’est à la suite de cette documentation que National Geographic a publié, vendredi, sur son site internet, un article sur l’abattage de chauves-souris. Article qui souligne le tort que fait à Maurice la décision d’abattre cette espèce alors qu’elle est en voie de disparition. Surtout que le pays a… abattu un gros travail dans la protection de la faune aviaire.

«Nature Au Second Plan»

«Maurice s’affiche comme leader de la conservation mais dès qu’il y a une impératif économique, la nature passe au second plan. C’est parce qu’il y a du profit important que la décision a été prise de réduire le nombre de chauves-souris. C’est là où se situe le conflit», fait valoir Guillaume Chapron, associate Professor, Department of Ecology, Swedish University of Agricultural Science. Le scientifique remarque, dans la foulée, que «malheureusement l’île n’est pas le seul pays à prendre ce style de décision (NdlR, sacrifier la nature pour le profit), même la France n’a pas de leçon à donner dans ce genre de décisions».

Contacté lundi, le ministre de l’Agro-Industrie a indiqué qu’il n’avait pas encore eu l’occasion de lire ni l’article de National Geographic ni celui du Journal for Nature Conservation. Mahen Seeruttun a toutefois insisté que «l’abattage auquel le gouvernement procède a été réfléchi. Nous ne sommes pas venus exterminer la population mais la contrôler, surtout qu’il n’y a pas eu de grand cyclone pour réduire les populations de chauves-souris. Nous avons aussi des plans de conservation».

En novembre dernier, l’association DIS-MOI a demandé une injonction devant la Cour suprême contre la décision du ministère de l’Agro-industrie. L’affaire sera appelée devant un juge en chambre en mai.


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Lexpress

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