Abassi Madani, fondateur du FIS, est mort

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Installé au Qatar depuis 2004, il fut l’un des acteurs de la décennie noire en Algérie.

Par Amir Akef Publié aujourd’hui à 10h52

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Abassi Madani, à Doha, Qatar, en septembre 2004.
Abassi Madani, à Doha, Qatar, en septembre 2004. KARIM JAAFAR / AFP

« Que Dieu l’accueille en son paradis ! » « Qu’il brûle en enfer ! » L’annonce de la mort, le mercredi 24 avril, à Doha (Qatar), à l’âge de 88 ans, d’Abassi Madani, militant nationaliste, combattant de la guerre d’indépendance au sein du Front de libération nationale (FLN) et fondateur du Front islamique du salut (FIS), a suscité des réactions très contrastées sur les réseaux sociaux en Algérie.

L’homme est en effet associé à la « décennie noire » des années 1990, période violente et traumatisante de conflit intérieur, qui continue de hanter les Algériens. Le régime ayant décidé, à l’arrivée au pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika, en 1999, de tourner la page de cette « tragédie nationale », chacun s’en tient à sa vérité. Pour les partisans d’Abassi Madani, il a été victime des « généraux » qui, en interrompant le processus électoral en janvier 1992, ont volé aux islamistes une victoire annoncée. Pour ses adversaires, son ambition personnelle et sa volonté d’imposer un régime théocratique ont précipité le pays dans les violences.

Né le 28 février 1931, à Sidi Okba (Biskra), une région conservatrice du sud du pays, Abassi Madani, fils d’imam, reçoit un enseignement religieux avant de rejoindre une école de l’Association des oulémas musulmans algériens d’Abdelhamid Ben Badis. Engagé très jeune dans le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD- indépendantiste) dont sera issu le FLN, Abassi Madani prend part à l’une des premières actions armées à Alger. Il fait partie d’un commando ayant essayé, le 1er novembre 1954, d’attaquer les locaux de Radio Alger. Dix-sept jours plus tard, il est arrêté et restera en prison jusqu’à l’indépendance, en 1962.

Abassi Madani a fait partie de l’association El-Qiyam (« les valeurs »), fondée en 1963 notamment par le philosophe islamiste Malek Bennabi. L’association sera interdite en 1966 par le président Houari Boumediene, défenseur d’un nationalisme « progressiste ». Après des études universitaires à Alger, il part pour Londres, de 1975 à 1978, pour préparer une thèse de doctorat et revient ensuite enseigner à l’université d’Alger.

Le tournant de 1991

Le début des années 1980 va être celui de la montée de l’islamisme. Un bras de fer politique se joue en octobre 1982 autour d’une mosquée située dans l’enceinte de l’université d’Alger. Abassi Madani et d’autres figures islamistes y organisent une prière qui rassemble une foule importante. Un manifeste en quatorze points est adressé au pouvoir pour exiger l’application des « principes islamiques ». Des actions spectaculaires qui poussent le pouvoir à réagir : les signataires sont arrêtés et traduits devant la cour de sûreté de l’Etat. Ils resteront en prison jusqu’en mai 1984 avant d’être graciés.

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