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Tribune. Alors que les pays les plus riches de la planète jettent toutes leurs forces dans la bataille contre le Covid-19, l’épidémie menace à son tour l’Afrique et les populations vulnérables du monde, des favelas de Rio aux banlieues de New Delhi. Les exclus du monde entier sont exposés à la pandémie sans pouvoir s’en protéger. Le confinement est impossible à qui doit sortir pour survivre et les mauvaises conditions de vie (eau, assainissement…), la faiblesse structurelle des systèmes de santé, le manque criant d’équipements de base sont autant de fragilités que la mobilisation des gouvernements ne suffira pas à endiguer. Sans compter que l’on mourra toujours dans ces pays des ravages des autres maladies, plus difficiles à combattre par ces temps de crise.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a tiré la sonnette d’alarme. Au moment où le monde est engagé dans une course contre la montre qui absorbe les ressources et les énergies des Etats les plus riches, nous ne pouvons oublier les populations vulnérables de la planète.
Le devoir de solidarité est d’abord moral. C’est l’humanité tout entière qui est aujourd’hui frappée, et alors que nos sociétés prospères redécouvrent la force de l’attention aux autres, abandonner les plus fragiles serait une faute. Mais ce devoir moral est aussi de notre intérêt : face à une pandémie, seule une réponse mondiale peut être durablement efficace. A défaut, nous prendrions le risque de futurs rebonds de la maladie et assisterions à de nouveaux exodes.
Riposte globale
Cette idée que seule une riposte globale viendrait à bout des pandémies a mené, il y a vingt ans, face au sida, à la création d’organisations nouvelles. Elles se sont immédiatement mobilisées face à l’émergence du Covid-19 : l’Alliance globale pour les vaccins et l’immunisation (GAVI) intensifie ses campagnes ; le Fonds mondial de lutte contre le sida permet aux pays d’utiliser 5% de ses subventions (14 milliards de dollars pour les trois prochaines années) pour mieux protéger les communautés vulnérables ; Unitaid, qui finance des projets innovants favorisant l’accès équitable à la santé, investit dans des diagnostics, des traitements et des outils de triage pour les maladies respiratoires.
Mais il faut aller plus loin. L’aide classique, indispensable, ne suffira pas. Des initiatives surgissent, toutes utiles. Nous devons préparer le moment où des traitements et des vaccins seront disponibles. Encore faudra-t-il que ces traitements et ces vaccins soient accessibles à tous, partout et en même temps.
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