A San José, Helen Kassa, l’étudiante qui veut « pousser la révolution plus avant »

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Manifestation après la mort de George Floyd, le 29 mai à San Jose (Californie).

Dans deux heures, elle doit prendre la parole devant les manifestants qui, comme tous les jours, occupent la plaza en forme d’hémicycle qui entoure la mairie de San José, à la lisière de la Silicon Valley. Le discours n’est pas prêt, mais peu importe. Helen Kassa est occupée à distribuer des colis de nourriture aux familles que l’épidémie due au coronavirus a laissées sans emploi. Le centre communautaire afro-américain où elle est bénévole reçoit plusieurs centaines de demandeurs par semaine. Les conserves et les paquets de couches sont empilés sur les tables, les jeunes volontaires ne chôment pas. Maintenant que la justice raciale est « tendance », les banques se manifestent avant même qu’on les sollicite : « Est-ce qu’on peut faire quelque chose pour vous ? » 

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Helen, 21 ans, devrait être en train de préparer son examen final. Elle termine ses études de sciences politiques à l’université de Santa Clara, toute proche. Une université privée, un peu bourgeoise pour une fille de réfugié politique qui, à 16 ans, était déjà la présidente des jeunes du NAACP (Association nationale pour la promotion des gens de couleur). Mais Santa Clara lui a offert une bourse, et comme l’établissement se trouve à côté de chez elle, elle a pu faire des études supérieures sans ruiner ses parents. L’université a maintenu les derniers cours. Pas facile de rester motivée sur la énième dissertation sur le changement climatique quand la révolution vous appelle. Et quand les professeurs font mine d’ignorer ce qui se passe à l’extérieur. « Alors que quand il s’agissait de Covid, c’était la seule chose dont tout le monde voulait parler… »

Expliquer « le privilège d’être blanc »

Fille d’émigrés éthiopiens arrivés aux Etats-Unis avant sa naissance, Helen Kassa n’a « pas eu à intérioriser l’oppression, comme les descendants d’esclaves ». Elle a pris conscience de la discrimination en CE2, quand avec sa copine elles jouaient à s’arroser, un jour de forte chaleur, et qu’elle a été la seule à se voir infliger une suspension. Elle avait « constamment des problèmes à l’école », mais bénéficiait rarement du même « traitement miséricordieux » que les autres. C’était une école privée dont sa mère l’a vite retirée. Non sans lui avoir expliqué une chose ou deux sur la vie et la couleur de peau. Mieux vaut ne pas faire de bêtises, « parce qu’ils ne te verront pas comme une enfant ». Depuis, elle est sur ses gardes, son discours s’est adouci.

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