A quoi servent les 1 000 milliards d’euros de la Banque centrale européenne ?

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Il y a un peu plus de deux mois, le 18 mars, la Banque centrale européenne (BCE) a mis fin à la panique sur les marchés financiers. Après une réunion de crise le soir du 18 mars, elle a annoncé qu’elle allait acheter 750 milliards d’euros de dette d’ici à la fin de 2020 (plan pandémie, Pandemic Emergency Purchase Programme, PEPP), qui venaient s’ajouter aux quelque 300 milliards précédemment annoncés (Public Sector Purchase Programme, PSPP).

Mais, déjà, ce plan commence à s’essouffler. Jeudi 4 juin, le Conseil des gouverneurs de la BCE se réunit. La majorité des observateurs attend une rallonge de l’enveloppe annoncée en mars, avec peut-être 250 milliards ou 500 milliards d’euros supplémentaires. La BCE est devenue la clé de voûte de l’économie. Pourtant, les critiques contre son action se multiplient, estimant que sa méthode sauve le système financier, mais pas l’économie réelle.

  • Comment la BCE utilise-t-elle ces 1 000 milliards d’euros ?

La BCE étant une banque centrale, elle crée cet argent ex nihilo, à partir de rien. Elle l’utilise pour acheter essentiellement des obligations des Etats européens. En clair, elle éponge les dettes des gouvernements. Depuis mars, la BCE a utilisé 235 milliards d’euros du PEPP et une centaine de milliards du reste, soit près du tiers de l’enveloppe totale. Au rythme actuel, l’intégralité aura été dépensée début octobre. L’institution de Francfort a déjà indiqué qu’elle était prête à augmenter l’enveloppe si nécessaire. Le fera-t-elle dès sa réunion du 4 juin ? La majorité des acteurs des marchés le pensent. Mais il est possible que Christine Lagarde, sa présidente, préfère attendre un peu, pour mettre la pression sur les Etats avant le sommet européen des 18 et 19 juin. Elle souhaite montrer aux gouvernements que la BCE ne peut pas faire tout le travail et que la relance budgétaire, notamment le fonds de relance européen, doit en partie prendre le relais.

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Enfin, la grande nouveauté du PEPP est que la BCE n’est pas obligée de dépenser équitablement entre les pays de la zone euro, mais peut se concentrer sur ceux qui sont en difficulté. Ainsi, elle a proportionnellement dépensé beaucoup plus pour l’Italie (37 milliards d’euros) que pour la France (23 milliards d’euros).

  • Quels sont les effets de cette intervention ?

Grâce à l’action de la BCE, les Etats peuvent emprunter à très bas coût. Le taux des obligations italiennes à dix ans tourne autour de 1,5 %, alors qu’il avait frôlé 3 % en mars. Même chose pour l’Espagne, qui peut emprunter à 0,5 %, la France à 0 % et l’Allemagne à − 0,5 %. Résultat, malgré l’intervention massive des gouvernements, qui a fait faire un bond à la dette des Etats, la charge des remboursements augmente peu. « La BCE fait un très bon travail, qui était nécessaire et qui fonctionne », analyse Hélène Rey, économiste à la London Business School.

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