A Portland, la police fédérale objet de toutes les critiques

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Des policiers fédéraux dans les rues de Portland, mardi 21 juillet.

L’intervention de la police fédérale dans les rues de Portland, plus grand ville de l’Etat de l’Oregon, pour faire face aux manifestants continue d’attiser la tension aux Etats-Unis, mercredi 22 juillet. L’envoi, à l’initiative du gouvernement de Donald Trump, d’agents fédéraux ayant reçu pour instruction de rétablir l’ordre, si besoin de façon musclée, a revigoré la détermination des manifestants de Portland, où des rassemblements ont lieu tous les soirs.

Marchant en première ligne d’une vaste foule de manifestants défilant dans la ville, Teal Lindseth scande avec ardeur des slogans dans un porte-voix. « Dites-moi à quoi ressemble la démocratie ! », lance la jeune femme de 21 ans. « Voilà à quoi ressemble la démocratie ! », lui répondent les protestataires, dont les cris sont répercutés en écho par les hauts bâtiments de Portland, dans le nord-ouest du pays.

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La colère de la rue était pourtant en voie d’apaisement au début de juillet à Portland, où, comme dans de nombreuses autres villes des Etats-Unis, un mouvement de protestation contre le racisme et les violences policières avait été déclenché par la mort à la fin de mai à Minneapolis de George Floyd, lors de son interpellation par un policier blanc. Tout a changé quand ont débarqué les policiers fédéraux, surnommés les « soldats de Trump » par Kate Brown, la gouverneure démocrate de l’Oregon.

Cet Etat poursuit ainsi les autorités fédérales devant la justice afin de demander à ces forces de police fédérales de ne plus arrêter et détenir des manifestants sans raison, de s’identifier clairement avant de procéder à une arrestation et d’en expliquer les raisons. Pour l’avocat de l’Etat, ces pratiques observées à Portland sont « anticonstitutionnelles », ce que les autorités fédérales rejettent.

Les manifestations dérivent chaque soir

Dans de nombreuses vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on voit ces agents, en tenue paramilitaire et sans badge visible d’identification, utiliser des véhicules banalisés pour interpeller des manifestants. Ces actions musclées ont de nouveau attisé les braises de l’ire populaire. Des milliers de manifestants se rassemblent chaque soir à Portland et les échauffourées éclatent systématiquement avec les agents fédéraux.

Ces hommes, déployés par le ministère de la sécurité intérieure – un organe qui avait été créé à la suite des attentats du 11 septembre 2001 – ont recours à du gaz lacrymogène, des balles en caoutchouc ou des grenades assourdissantes pour disperser les foules. « Qu’on soit de droite ou de gauche, je pense qu’ici dans le Nord-Ouest côté Pacifique, on est très opposé à l’occupation des rues par les autorités fédérales », assure Carlos, un protestataire noir défilant au milieu de la foule. « Si vous envoyez des soldats fédéraux ici, vous faites enrager toute la région », ajoute-t-il.

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Typiquement, une soirée à Portland débute par des rassemblements et des marches dans des artères dont les commerces protègent leurs devantures par des planches, et se termine par des heurts, des manifestants matraqués ou cibles de gaz lacrymogène. Du côté de la police, on dénonce des actes illégaux de la part de contestataires, qui jettent des pierres et des bouteilles en direction des forces de l’ordre, également aveuglées par des torches laser.

« Les fédéraux, rentrez chez vous »

« Les sbires fédéraux, hors de Portland », peut-on lire sur cette pancarte tenue par des manifestants, le 20 juillet dans la plus grande ville de l’Oregon.

Critiquant des « anarchistes et des agitateurs » à Portland, Donald Trump a fait part de son intention d’envoyer des agents fédéraux dans d’autres villes américaines, comme Chicago, dans un contexte de résurgence de la criminalité urbaine. Cette menace, notamment justifiée par le besoin de protéger les édifices fédéraux, a suscité la condamnation des maires démocrates de ces villes.

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Parmi les images vidéo marquantes à Portland figure une séquence où on voit deux agents fédéraux faire irruption à bord d’une camionnette banalisée et saisir un manifestant qui reculait les mains en l’air. Dans une autre vidéo qui a choqué, une femme complètement nue et pacifique est cible de gaz lacrymogène.

A plusieurs occasions, les agents fédéraux ont répondu de façon très musclée à la contestation, déclenchant des appels croissants à leur retrait de la ville, condensés dans le slogan suivant : « Les fédéraux, rentrez chez vous ». Mais les protestataires ont promis de poursuivre leur mobilisation, rejoints notamment par un groupe rassemblant des mères de famille.

Le Monde avec AFP et AP

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