« A New York, les soignants sont contraints de pratiquer la médecine de catastrophe »

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Tribune. Les médecins new-yorkais sont aux avant-postes d’une terrible guerre. Fin mars, la ville comptait 950 personnes infectées du Covid-19. Le 6 avril, il y en avait plus de 130 000 et le bilan ne cesse de s’alourdir.

Aux Etats-Unis, on estime que pour surmonter la maladie, près d’un million d’Américains pourraient avoir besoin d’un respirateur artificiel. Or, le pays ne dispose que d’environ 180 000 machines de ce genre. La Maison-Blanche en a promis davantage, mais des considérations de basse politique bloquent la réalisation de ce projet.

Les médecins sont donc contraints de se familiariser avec la médecine de catastrophe. Ils doivent déterminer quels patients doivent être soignés, placés sous respiration artificielle, ou réanimés en priorité et, à l’inverse, qui ne bénéficiera pas de tels soins. Ces décisions insoutenables font de ces médecins les héritiers du baron Dominique-Jean Larrey (1766-1842), le chirurgien en chef de la garde impériale de Napoléon qui développa en 1792 le principe du « triage » afin de décider quels soldats blessés devaient être soignés et lesquels ne pouvaient plus être sauvés.

Certains patients exclus

En 2015, l’Etat de New York a émis des recommandations pour l’allocation des respirateurs artificiels, en se basant sur des tests conduits en laboratoires sur différents organes, tels les reins et le pancréas. Les patients dans le coma, qui ne réagissent plus à la douleur ou à la parole, sont jugés moins prioritaires. Sont d’abord traités ceux qui ont la plus grande chance de mourir sans ces respirateurs artificiels et qui ont le plus de chance de survivre grâce à ces machines. Certains patients seront exclus, notamment ceux dont le cancer ou l’alzheimer ont atteint un stade avancé.

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Ces recommandations n’ont pas encore été mises en pratique et plusieurs questions risquent de se poser, si on devait y avoir recours. Nos responsables politiques ne les ont toujours pas retranscrites dans la loi, certains s’y opposent par crainte que le public voit les commissions hospitalières chargées du tri comme des « death panels », des comités de la mort [expression popularisée par la droite ultraconservatrice].

Quoi qu’il en soit, les patients et leurs familles ne pourront peut-être pas faire appel des décisions des commissions déjà mises en place par certains hôpitaux pour se préparer à un éventuel manque de respirateur artificiel.

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Depuis plusieurs semaines déjà, les médecins doivent prendre des décisions difficiles telle que tenter ou non de réanimer des patients souffrant du Covid-19 déjà sous respiration artificielle et dont le cœur ou les poumons ont cessé de fonctionner. En Grande-Bretagne, deux tiers des malades sous respiration artificielle ont souffert d’insuffisance cardiaque ou respiratoire et en sont morts.

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