A New Delhi, une vie dans la pollution

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Dans la capitale indienne, l’une des plus polluées au monde, les plus pauvres vivent au milieu de la circulation automobile, le nez dans les gaz d’échappement.

Par Publié aujourd’hui à 03h55

Temps de Lecture 3 min.

Un homme attend le bus dans une rue polluée de New Dehli, le 4 novembre.
Un homme attend le bus dans une rue polluée de New Dehli, le 4 novembre. PRAKASH SINGH / AFP

LETTRE DE NEW DELHI

Quand New Delhi a atteint un pic de pollution historique, dimanche 3 novembre, avec plus de 1 000 microgrammes de particules fines par mètre cube d’air, Sanjana et son frère se sont postés, comme chaque jour, au milieu de la circulation. Dans un air littéralement irrespirable, elle a continué à slalomer entre les voitures arrêtées au feu rouge, pour mendier quelques roupies. Sa vie se résume à un carrefour. La petite fille a 7 ans. Elle a échoué là avec sa famille, sur un trottoir de la capitale indienne, à côté d’un entrelacs de voies fréquentées chaque jour par des millions de véhicules. Ses poumons sont sans doute ceux d’un gros fumeur. Elle n’en sait rien, n’a jamais vu de médecin. L’atmosphère est une puanteur, saturée de polluants, qui agresse les yeux, la gorge, les poumons et suscite des maux de tête fréquents.

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Inégalités sociales

Comme Sanjana, ils sont des milliers de sans-abri à vivre au ras du bitume de l’une des villes les plus polluées au monde. Des paysans des Etats voisins, obligés de quitter leurs lopins de terre, des orphelins, des malades en attente d’une prise en charge par l’hôpital public. Les carrefours, les trottoirs et les couloirs qui séparent les axes de circulation sont parsemés de matelas de fortune, d’habits accrochés au grillage. Les plus pauvres respirent les particules à pleins poumons.

Dans la mégapole de vingt millions d’habitants, la pollution est un démultiplicateur d’inégalités sociales. Il suffit de se balader dans les rues pour visualiser les strates de la société. Les rickshaws, les vendeurs de rue, les ramasseurs d’ordures, les gardiens d’immeubles vivent en permanence en extérieur, sans aucune protection. Un masque de moyenne qualité coûte 300 roupies (3,80 euros), une fortune pour ceux qui vivent avec moins de 4 000 roupies (50 euros) par mois.

Les riches Delhiites respirent le même air, mais habitent les quartiers verts de New Delhi, dessinés par les Britanniques, bordés de parcs, équipent leurs appartements de purificateurs et portent des masques. Ils évitent les exercices en extérieur et fréquentent les salles de sport, travaillent dans des bureaux où l’air est filtré, et s’échappent en week-end.

Si la réponse des autorités est indigente, c’est sans doute que la pression de l’opinion est trop faible. Les habitants qui manifestent pour exiger des mesures ne sont qu’une poignée. Le 6 novembre, alors que la ville suffoquait dans le smog, ils étaient tout juste 1 000 devant la Porte de l’Inde (Gate of India), non loin des centres de décision, pour demander au gouvernement d’agir.

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