A Munich, le procès médiatique et historique d’une Allemande de l’EI accusée d’avoir laissé mourir une fillette yézidie

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Jennifer W. est jugée pour « appartenance à un groupe terroriste » et « crimes de guerre ». L’audience reprend lundi, après une interruption de près de trois semaines.

Par Thomas Wieder Publié aujourd’hui à 05h52, mis à jour à 06h25

Temps de Lecture 4 min.

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Le procès de Jennifer W., jugée pour « appartenance à un groupe terroriste » et « crimes de guerre », au tribunal de Munich (Allemagne), le 9 avril.
Le procès de Jennifer W., jugée pour « appartenance à un groupe terroriste » et « crimes de guerre », au tribunal de Munich (Allemagne), le 9 avril. PETER KNEFFEL / AFP

C’est un procès exceptionnel qui devrait occuper la justice allemande pendant au moins cinq mois. Pour la première fois, une Allemande ayant rejoint les rangs de l’organisation Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie est jugée, outre-Rhin, pour « appartenance à un groupe terroriste » et « crimes de guerre ».

Suspendu quelques minutes après le début de la première audience, le 9 avril, afin que puissent être examinées des pièces versées au dossier au dernier moment, le procès de Jennifer W. devait reprendre, lundi 29 avril, devant le tribunal régional supérieur de Munich.

Après ces presque trois semaines d’interruption, l’intérêt médiatique pour cette affaire n’a pas diminué en Allemagne. Bien au contraire. Cela s’explique, en particulier, par les dernières avancées de l’enquête concernant une partie précise du dossier d’accusation : la mort d’une fillette yézidie de 5 ans, que Jennifer W. aurait laissée mourir de soif en plein soleil dans la maison qu’elle et son mari habitaient à Fallouja, à l’ouest de Bagdad.

Cet épisode était connu des enquêteurs. Jusqu’à ces dernières semaines, ils ne disposaient toutefois que de peu d’éléments précis sur les circonstances de la mort de la petite fille. Depuis, ils en savent beaucoup plus, et ce grâce à un témoignage capital qu’ils ont récemment recueilli : celui de Nora B., la propre mère de l’enfant.

La mère et sa fille achetées comme esclave

C’est fin 2014 ou début 2015 que cette femme appartenant à la communauté kurdophone des yézidis croise le chemin de Jennifer W. Cette dernière a quitté l’Allemagne pour la Syrie depuis quelques mois. Née dans une famille modeste de Basse-Saxe, baptisée protestante à 14 ans avant de se convertir à l’islam à 21 ans, elle vient alors de se marier avec un djihadiste rencontré à Rakka, en Syrie. Bientôt, les deux époux déménagent à Fallouja, en Irak. Nora B. fait partie du voyage. Elle n’a de toute façon pas le choix : le mari de Jennifer W. l’a achetée comme esclave, et sa petite fille avec.

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A Fallouja, la cohabitation devient vite orageuse. A plusieurs reprises, le mari frappe la mère. La fillette, elle, n’a quasiment rien à manger, maigrit à vue d’œil et se fait régulièrement gifler par le djihadiste. Toutes deux dorment dans un réduit. Un jour, l’enfant mouille sa couche. C’est la fois de trop. Pour la punir, le mari lui passe des menottes et l’attache à la fenêtre. La mère, elle, doit rester dehors, en plein soleil. Les heures passent. L’enfant finit par mourir. Nora B. racontera aux enquêteurs que Jennifer W. avait fini par apporter un verre d’eau. Mais qu’il était trop tard.

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