A Minsk Mazowiecki, deux Pologne se font face

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Some campaign newspapers and pamphlets of Rafal Trzaskowski, the current major of Warsaw and opposition candidate for president. Minsk Mazowiecki, Poland, 08.07.2020

KASIA STREK/ITEM POUR “LE MONDE”

Par et

Publié aujourd’hui à 12h12

Mariusz Wasilewski grille une cigarette devant des bouquets d’aneth, des bottes de radis et des bassines de tomates. Installé sur la place du marché central, ce modeste vendeur de légumes de 33 ans ne met pas longtemps à décrire l’ambiance du moment : « C’est vraiment moitié-moitié. » A quatre jours du second tour de l’élection présidentielle polonaise, qui oppose le président sortant, Andrzej Duda, candidat du parti national-conservateur Droit et justice (PiS), au maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski (Plate-forme civique, PO, centre droit), l’issue du scrutin semble refléter ici ce qui se joue à l’échelle nationale : un match extrêmement serré entre deux camps devenus hermétiques.

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Ici, c’est Minsk Mazowiecki, une ville pavillonnaire de 40 000 habitants, à 40 kilomètres à l’est de Varsovie, où se côtoient autoentrepreneurs et salariés de grandes entreprises varsoviennes, migrants ruraux et employés du ministère de la défense, premier employeur de la commune avec ses sept unités militaires. Un îlot gouverné par les libéraux en plein cœur d’une région profondément conservatrice où le PiS n’a cessé de grignoter des « parts de marché » depuis une dizaine d’années. En 2015, lors du précédent scrutin présidentiel, Andrzej Duda avait raflé la mise d’un cheveu à Minsk Mazowiecki. Cette fois, ce pourrait être l’inverse.

Une affiche de soutien au président sortant, Andrzej Duda, candidat du parti national-conservateur Droit et justice (PiS), est accrochée au balcon d’une résidence privée à Minsk Mazowieck (Pologne) le 8 juillet.

« Même si l’arithmétique du premier tour ne joue peut-être pas en notre faveur, je garde espoir que Minsk ne se trompera pas », confesse Daniel Milewski, député local du PiS. « Pour la première fois, ajoute-t-il, un peu perplexe, j’ai l’impression qu’on a affaire à une élection où il n’y a pas d’indécis. » Aucun des deux candidats n’est d’ailleurs venu faire campagne à Minsk. A quoi bon prêcher des convaincus ? « Chacun sait pour qui il va voter, je ne rencontre que des ultrasympathisants ou des ultra-opposants, sans aucun dialogue entre un camp et l’autre », insiste l’élu. La ligne de partage sépare des citadins, plutôt libéraux, et des ruraux franchement conservateurs.

Rouleau compresseur conservateur

Sur le marché de Minsk où commerçants et acheteurs viennent dans leur écrasante majorité des campagnes environnantes, Grazyna Konopka, 67 ans, vendeuse de robes, fait presque figure de curiosité. « Avec mes convictions libérales, je suis ultraminoritaire, raconte-t-elle. Ici, autour des stands, la proportion en faveur du PiS c’est plutôt 90/10. J’en suis au point où je ne parle pas de politique parce que ça crée des tensions. Les gens me disent : “Vous n’avez pas voté Duda ? Vous devriez rendre votre 13e mois de retraite [une des mesures-phares du PiS]”, même si je n’ai rien demandé ! » La politique d’allocations sociales sans précédent mise en place par les conservateurs n’en porte pas moins ses fruits : « L’autre jour, une cliente m’a acheté une robe en disant : “De toute façon, c’est Duda qui paye” », s’amuse Grazyna.

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