à Minneapolis, le « démantèlement » de la police s’annonce plus compliqué que prévu

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Des milliers de manifestants défilent dans les rues de Minneapolis (Minnesota) pour réclamer le démentèlement de la police, le 6 juin.

« J’ai échoué. Nous avons échoué. » Trois semaines après la mort de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans, lors de son interpellation, Phillipe Cunningham, le conseiller municipal qui représente les quartiers du nord de Minneapolis (Minnesota) – dont une grande partie de la population est noire –, ne joue pas la langue de bois quand on l’interroge sur la politique de sécurité publique de sa ville. Il faut bien cet aveu d’échec pour expliquer ce qui a poussé neuf des douze élus du conseil à proposer, le 7 juin, une solution révolutionnaire face aux abus des forces de l’ordre : « un processus de démantèlement » du MPD, le service de police de cette ville de 430 000 habitants.

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La vidéo des dernières 8 minutes et 46 secondes de la vie de George Floyd, maintenu à terre par un policier blanc, Derek Chauvin, le genou sur la nuque, les nuits d’émeutes, l’abandon d’un commissariat laissé aux flammes et aux pillards, mais aussi la mobilisation pacifique et multiraciale inédite, ont secoué les certitudes du jeune responsable démocrate de 32 ans, élu en 2017, et celles de ses collègues.

« J’ai défendu des projets en dehors de la police, et j’ai essayé de réformer l’institution de l’intérieur. Je me suis battu pour chaque centime. Mais la volonté politique était du côté de l’augmentation du budget du MPD. Depuis trois semaines, tout cela a radicalement changé », veut-il croire.

Entre scepticisme et interrogations

Une ville sans police ? Tout le monde, à Minneapolis, sait que ce ne sera pas aussi simple – et simpliste. Au croisement de la 38rue et de Chicago Avenue, là où George Floyd est mort, les habitants réunis une nouvelle fois, dimanche 14 juin, balancent entre scepticisme et interrogations. « C’est possible. Mais peu probable », soupire Montrell Armstrong, un lycéen afro-américain de 18 ans. « On ne peut pas démanteler la police, parce qu’on a besoin de sa protection », s’inquiète Walter, un pilote retraité de 75 ans originaire du Guyana, qui dénonce pourtant avec force le racisme des forces de l’ordre.

Un habitants échange avec un agent de police sur une scène de crime, à Minneapolis (Minnesota), le 16 juin.

Mari Mansfield, une artiste latino issue du quartier, qui a peint les noms de victimes de la police sur le bitume de Chicago Avenue, met également en garde : « Il faut avoir conscience de la réalité. Si on abolit la police, qu’est-ce qu’on a ? Le shérif [qui opère au niveau du comté et dans les villes sans service de police] ? C’est toujours la police, ça ne fait pas une grande différence. » La jeune femme, qui intervient dans les écoles, s’inquiète ainsi pour le district scolaire, qui a rompu ses liens avec le MPD à la suite des événements. « Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? Des agents de sécurité privée, qui peuvent être des policiers hors service ou moins bien entraînés ? »

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