A Marseille, Marine Le Pen met l’immigration au cœur de sa campagne

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Marne Le Pen au meeting RN du parc Chanot, le 6 mars à Marseille.
Marne Le Pen au meeting RN du parc Chanot, le 6 mars à Marseille. FRANCE KEYSER / MYOP POUR “LE MONDE”

Marine Le Pen est évidemment une icône chez ses militants, mais lors de son seul grand meeting de campagne, vendredi 6 mars à Marseille, c’est Stéphane Ravier, son candidat à la mairie, qui a fait un triomphe. Le sénateur Rassemblement national (RN) des Bouches-du-Rhône, cabotin en diable, connaît ses troupes comme sa poche et a su parler aux quelque 800 personnes chauffées à blanc – dont une forte proportion de rapatriés – quand sa présidente s’est égarée dans de longs tunnels sur la Turquie et le 49.3, qui n’ont pas fait déborder d’enthousiasme le Vieux-Port.

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La présidente du Rassemblement national était certes un peu fatiguée. Elle avait fait escale dans la matinée à La Ciotat, où son parti a obtenu 29,5 % des suffrages aux européennes, puis à Aubagne (30,8 %) et surtout à Allauch (34,5 %), en s’excusant de ne pouvoir serrer des mains – pas pour elle, mais « pour protéger les gens » ; elle dit avoir rencontré près de 3 000 personnes pendant la campagne, potentiellement contaminées. L’accueil, dans les Bouches-du-Rhône, est enthousiaste. A La Ciotat, Hervé Itrac se dit « sur un petit nuage, avec Marine ». Les cravates du candidat sont certes plus spectaculaires que ses discours, et il assure « qu’essayer le RN, c’est l’adopter », avant d’expliquer curieusement qu’il y a six ans, ils étaient cinq élus au conseil municipal et qu’aujourd’hui ils ne sont plus que trois.

Les pouvoirs des maires

Sa présidente a égrené à chaque fois un discours construit : « La gestion des mairies RN a fait ses preuves, les résultats sont excellents, et plébiscités par les habitants » ; le parti présente certes moins de listes qu’en 2014, mais il est le premier s’il s’agit de les présenter sous ses propres couleurs – 389 listes RN dans des communes de plus de 3 500 habitants contre 305 à LR et 247 à LRM. Elle a régulièrement dénoncé « le comportement irresponsable » du gouvernement dans la crise du coronavirus, et insisté sur les pouvoirs des maires, « même s’ils doivent lutter contre un vent mauvais des gouvernants », en reprenant à Aubagne une célèbre formule de Philippe Pétain.

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Au soir, Stéphane Ravier, élu en 2014 du 7secteur de Marseille avant de laisser la place à sa nièce pour rejoindre le palais du Luxembourg, a fait le spectacle. A la poignée de militants de gauche qui tentaient d’interdire l’entrée, il a jeté au meeting, « il faudra bien qu’un jour on se débarrasse de cette racaille d’extrême gauche, de ces crasseux » (tonnerre d’applaudissements). Il s’est longuement étendu sur son amour pour sa ville, « qui coule dans ses veines », et est certain de la victoire. « Je n’envisage pas autre chose qu’une victoire dès le premier tour, a dit le sénateur. Pourquoi tant de fanfaronnade, diront certains ? Parce que je suis marseillais » (rires). Mais il est sûr que « le jour J arrive, le jour du jugement dernier. Cela fait six ans que nous attendons ce moment, six ans de souffrance pour le peuple marseillais. En 2014, je n’avais pas un seul cheveu blanc. Aujourd’hui, je suis obligé de choisir mes costumes (gris) en conséquence. »

Il a fait huer un à un tous les politiques de la ville, de droite comme de gauche, a fulminé contre « les clandestins islamistes » et enchaîné sur les rapatriés qui n’ont pas reçu le même accueil. Bien des peuples sont venus à Marseille, « pour se fondre dans ce creuset français, a dit le candidat. Faites l’effort qu’a fait ma mère italienne. Ce message, je l’adresse à ceux qui ne sont pas assez français. Je vous tends la main à vous aussi, votre histoire est la même que la nôtre. Comme vous, j’ai grandi dans les quartiers nord. Dans quelques jours, je quitterai le Sénat pour le bureau du maire de Marseille. Si je l’ai fait, vous pouvez le faire. Si vous ne voulez pas le faire, alors il faut partir ».

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L’insécurité et l’immigration

Marine Le Pen a elle aussi lourdement insisté sur l’immigration : « Marseille doit être française et plus encore marseillaise. » Elle l’a d’ailleurs répété à plusieurs reprises dans la journée : « Le lien entre l’insécurité et l’immigration massive ne fait plus aucun doute pour les gens de bonne foi – je dis la vérité aux Français. » Elle a dénoncé « l’ensauvagement de la vie quotidienne », les batailles au couteau dans la ville, cité une jeune fille tuée pour un portable ou les mafias de la drogue. Elle exige « une tolérance zéro », entend « engager la responsabilité civile des parents de délinquants et expulser leurs familles des logements sociaux » : « La reconquête républicaine, c’est maintenant et c’est partout. »

L’autre cheval de bataille de la chef de file du RN en découle : c’est le communautarisme, et « la compromission abjecte avec l’islamisme » « ceux qui veulent imposer leurs interdits religieux sont priés d’aller voir ailleurs ». L’arrêt de l’immigration est pour elle un impératif, et elle est bien certaine qu’avec Stéphane Ravier à la mairie, « l’Aquarius n’est pas prêt d’accoster à Marseille ». Marine Le Pen exige de suspendre immédiatement les accords de Schengen, assure que Frontex, les gardes-côtes aux frontières, sont « des hôtesses d’accueil des migrants ». Et elle n’a pas trouvé de mots assez durs pour dénoncer la Turquie, « un pays asiatique qui veut islamiser l’Europe » et rackette une « Union européenne qui lui a donné les clés ». Elle a fait frémir l’assistance en décrivant « les centaines de milliers, voire les millions » de migrants qui s’apprêteraient à débarquer en Europe.

Dans l’immédiat, elle a engagé son public « à voter la véritable motion de censure », « pour désavouer Emmanuel Macron ». Et a enfin cité Edmond Rostand, né à Marseille : « Il n’est de grand amour qu’à l’ombre d’un grand rêvece grand rêve, il vous appartient de le faire naître. »

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