A Malte, le fils de Daphne Caruana Galizia reprend le flambeau de la lutte anticorruption

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Matthew Caruana Galizia, lors d’une manifestation à La Valette, le 16 mai 2019.
Matthew Caruana Galizia, lors d’une manifestation à La Valette, le 16 mai 2019. Sachelle Babbar/Zuma Press/MaxPPP

Du premier rang des manifestations dans les rues de La Valette aux premiers rangs du tribunal, il est toujours là, avec ses yeux rouges de fatigue mais un regard déterminé. Alors que Malte est secouée depuis mi-novembre par une crise politique et judiciaire inédite déclenchée par les répercussions de l’enquête sur l’assassinat de la journaliste anticorruption Daphne Caruana Galizia, son fils aîné, Matthew, est aux avant-postes. Il veut obtenir la vérité sur la mort de sa mère, tuée le 16 octobre 2017 dans l’explosion de sa voiture. Avant qu’on la fasse taire, cette femme de 53 ans dénonçait avec virulence la corruption du gouvernement sur son blog, qui était l’un des sites les plus lus de ce petit archipel méditerranéen peuplé de 490 000 habitants.

Ce jour-là, le jeune homme, âgé alors de 31 ans, travaille au domicile familial. Quand sa mère part en milieu d’après-midi, elle vient juste de publier un post de blog dont la dernière phrase se révélera prémonitoire : « Il y a des escrocs partout. La situation est désespérée. » Quelques minutes plus tard, il entend une explosion. Il sera le premier sur le lieu du crime, à quelques centaines de mètres de la maison.

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Beaucoup n’auraient pas pu se remettre d’un tel traumatisme. Des amis lui ont conseillé de quitter Malte – ce qu’il fit quelques mois pour des raisons de sécurité – et de se taire, perpétuant une forme d’omerta propre à la société maltaise, où la corruption est largement tolérée. Mais Matthew Caruana Galizia n’est pas de ce bois-là. « Je l’ai vu quatre heures après [l’assassinat]. Il était clair, lucide, déterminé, et il savait déjà où il voulait aller. Je n’oublierai jamais ça », témoigne l’avocat de la famille, Jason Azzopardi.

En guerre contre l’Etat mafieux

Le lendemain du meurtre, il proclame sur Facebook la « guerre » contre « l’État mafieux et le crime organisé », qui sont, selon lui, à l’origine de la mort de sa mère. Depuis, ce développeur de formation – également journaliste – a fait de son combat une occupation à plein temps. « Il est habité par la lutte contre la corruption et il met ses compétences techniques au service de cette cause », se souvient Cécile Schilis-Gallego, qui travaillait avec lui au bureau parisien du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), ce réseau qui est notamment à l’origine des « Panama Papers ». Il l’a quitté après l’assassinat pour se consacrer à 100 % à Malte.

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