A Madrid, la nature reprend ses droits sur la rivière du Manzanares

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Décidé en 2017 par la mairie alors tenue par la gauche, le projet de renaturalisation de la rivière connaît un succès inattendu et ne sera pas remis en cause par la nouvelle majorité de droite.

Par Publié aujourd’hui à 05h26

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Passerelle piétonne au-dessus de la rivière Manzanares à Madrid, en novembre 2018.
Passerelle piétonne au-dessus de la rivière Manzanares à Madrid, en novembre 2018. PAUL HANNA / REUTERS

LETTRE DE MADRID

Ce n’est pas la Seine ou la Tamise. Et il n’y a guère plus de vingt centimètres d’eau dans la rivière qui traverse Madrid sur sept kilomètres et demi. Mais cela n’empêche pas le Manzanares d’offrir un panorama exceptionnel en plein cœur de la capitale espagnole.

Longtemps, pourtant, les Madrilènes lui ont tourné le dos. C’est à peine s’ils connaissaient son existence. Il aura suffi d’une simple décision, prise en 2017 par la mairie, alors gouvernée par la gauche alternative, pour la transformer en un écrin de verdure, de faune et de flore sauvages : ouvrir les vannes des écluses et laisser l’eau qui descend de la Sierra de Guadarrama couler librement dans la ville.

Le niveau a immédiatement baissé. De trois à quatre mètres de fond, la rivière, qui n’était qu’un canal malodorant formé d’une succession de piscines aux eaux obscures et stagnantes, s’est transformée en un mince torrent. Depuis 1955, elle était prisonnière des digues. En quelques mois, l’eau est redevenue transparente, laissant voir ses fonds sableux.

Barbeaux, goujons et peupliers

Des poissons autochtones comme les barbeaux et les goujons sont réapparus en nombre. Des îlots de nature se sont formés sur la vase, sur lesquels ont poussé roseaux, massettes, mais aussi peupliers et saules. Dans certains endroits comme près du Puente de Segovia, en contrebas du Palais royal, une véritable galerie de verdure avec des arbres de onze mètres de haut, s’est formée. Puis des colonies d’oiseaux sont venues conquérir ces nouveaux espaces de nature sauvage. En plein centre de la capitale, des hérons, des chevaliers cul-blanc, des ouettes d’Egypte, des poules d’eau, des grands cormorans, des goélands bruns, des mouettes rieuses, des canards col-vert et même des martins-pêcheurs ont fait leur nid. Récemment, des loutres ont aussi été aperçues par les promeneurs.

A présent, les Madrilènes regardent leur rivière, se détendent sur ses rives, prennent des photos de ses nouveaux habitants. Et tous, ou presque, conviennent que la « renaturalisation » du Manzanares est un succès inattendu.

« Nous nous attendions à ce que la vie réapparaisse, mais ce que personne n’avait prévu c’est que la nature reprendrait ses droits si rapidement : en trois ans, le résultat est incroyable », résume Santiago Martin Barajas, membre de l’association Ecologistes en action et l’un des artisans de la « renaturalisation » du Manzanares.

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Lorsque la mairie a entrepris l’enterrement du périphérique et la création du grand parc Madrid Rio, la renaturalisation de la rivière n’avait pas été envisagée. Les écologistes l’ont vu comme une suite logique et ont soumis l’idée en 2015.

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