A Madagascar, le climat des affaires tarde à s’améliorer

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Alors que l’exécutif malgache vise une forte hausse de l’investissement privé, le pays a légèrement régressé dans l’indice Doing Business de la Banque mondiale.

Par Laure Verneau Publié aujourd’hui à 19h00

Temps de Lecture 2 min.

Vue générale de la capitale de Madagascar, Antananarivo, en décembre 2018.
Vue générale de la capitale de Madagascar, Antananarivo, en décembre 2018. GIANLUIGI GUERCIA / AFP

Nouveau revers pour le président malgache Andry Rajoelina et ses rêves d’émergence. Dans le classement Doing Business 2020 publié par la Banque mondiale, la Grande Ile accuse un léger recul. Madagascar demeure placée à la 161e place sur 190 pays, comme en 2018. Mais le score sur la facilité à faire des affaires a quelque peu régressé : de 48.84 dans le précédent rapport à 47.7.

Publié chaque année, l’indice Doing Business analyse l’amélioration du climat des affaires des économies du monde entier. Chaque pays y est expertisé à l’aune de multiples critères, tels que la facilité à créer une entreprise, l’accès à l’électricité ou le paiement des taxes. L’indice est une référence pour les milieux d’affaires.

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La contre-performance malgache tombe mal alors que l’exécutif vient de finaliser son plan Emergence Madagascar qui table sur une hausse exponentielle des investissements privés sur les cinq prochaines années. Ce résultat signifie-t-il que rien n’a été fait à Madagascar pour améliorer les conditions d’investissement ? La réalité est plus nuancée.

Complications structurelles

Une importante réforme a ainsi été promulguée pour améliorer le fonctionnement des tribunaux de commerce. Et l’Economic Development Board of Madagascar (EDBM), l’agence nationale de promotion des investissements, a actualisé son plan de réformes du climat des affaires, avec l’aide de la Banque mondiale. Mais celui-ci n’était pas prêt au moment de la réalisation du classement. « Plusieurs programmes de réforme sont en cours de finalisation et nous espérons que cela sera reflété dans les prochains rapports », explique Eneida Fernandes, spécialiste du développement du secteur privé à la Banque mondiale à Madagascar.

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Les choses avancent aussi cahin-caha sur le volet anticorruption. Une loi sur la lutte contre le blanchiment de capitaux a été adoptée en décembre 2018. Et en juillet, après trois rejets à l’Assemblée nationale, Madagascar a finalement adopté la loi sur le recouvrement des avoirs illicites par voie d’ordonnance. Si le décret d’application de cette dernière est toujours attendu, ce diptyque législatif est une condition sine qua non pour améliorer l’attractivité de l’île. Madagascar compte en effet parmi les pays qui font l’objet d’un suivi renforcé au niveau international à cause de défaillances graves dans son dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux.

« L’adoption de cette loi est un pas franchi, mais ce n’est pas encore suffisant, détaille Boto Tsara Lamina, directeur général du Samifin, le service de renseignement financier. Le cadre législatif et réglementaire doit être amélioré dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux. Ce n’est pas un frein au climat des affaires en soi, mais cela contribue à renforcer l’attractivité du pays. »

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Restent d’autres complications structurelles qui rendent les investisseurs potentiels frileux : problèmes récurrents de manque d’eau, d’électricité, problème dans l’approvisionnement de carburant… Tandis que d’autres économies d’Afrique subsaharienne enregistrent des progrès notables dans le classement Doing Business – le Nigeria et le Togo ont ainsi effectué les meilleures progressions mondiales cette année –, le climat des affaires malgache est encore un chantier en cours.

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