A Londres, des milliers de manifestants ont défilé contre un « abus de démocratie »

0
176

[ad_1]

Des Londoniens ont manifesté samedi contre la suspension du Parlement britannique par Boris Johnson, avec le sentiment de vivre un moment crucial pour l’avenir de leur pays.

Par Publié aujourd’hui à 18h33

Temps de Lecture 3 min.

Des policiers en action, samedi à Londres. / AFP / Niklas HALLE'N
Des policiers en action, samedi à Londres. / AFP / Niklas HALLE’N NIKLAS HALLE’N / AFP

« Cette fois, c’est différent, c’est notre démocratie qui est en jeu ». Pourquoi sont-ils descendus dans la rue par milliers, et ont-ils convergé une fois de plus devant Downing Street, ce samedi 31 août à midi ? Beaucoup de manifestants londoniens répondent la même chose : au-delà du Brexit et de la peur du no deal, c’est la décision de Boris Johnson de suspendre le Parlement britannique pour cinq longues semaines, à une période cruciale dans l’histoire du pays, qui ne passe vraiment pas.

Helen Swaffield porte à bout de bras une pancarte avec un slogan tout simple « I love Parliament » crayonné au feutre rouge. La dame, une cinquantaine d’années, est avocate de profession. « Je suis remainer [partisane du maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne], mais je respecte le vote du référendum de 2016. Par contre, je ne respecte pas la prorogation [la décision de suspension de Westminster]. C’est un acte désespéré de notre premier ministre, il nous a fait des déclarations fausses pour couvrir ses réelles intentions. »

La Londonienne estime que Boris Johnson « agit en dictateur élu. Ce qu’il a décidé la semaine dernière, c’est sans précédent. Je suis attachée aux manifestations pacifiques, mais si cela ne marche vraiment pas, alors, oui, peut-être, il faudra bloquer les ponts et les routes. » Le mouvement « Momentum », proche du leader travailliste, Jeremy Corbyn, a appelé l’avant-veille les Britanniques à la « désobéissance civique ». Samedi, quelques dizaines de ses militants ont bloqué brièvement le London Bridge. La police, discrète, a laissé faire.

« La démocratie est en jeu »

Aleks, 56 ans, sans pancarte, ni aucun sticker sur son tee-shirt orange, nous interrompt gentiment en désignant le panneau d’Hellen : « Vous voyez, elle a été faite en carton d’emballage. Nous sommes des gens ordinaires ». Pas des militants. Aleks est lui aussi remainer, mais « c’est la première fois que je manifeste » nous assure t-il. « Personne n’a voté pour Boris Johnson, mais la démocratie est en jeu, et ce qu’il a fait est un abus de démocratie ».

Une estrade a été montée, un peu plus loin sur Whitehall, la rue menant directement à Westminster, noire de monde. Laura Parker, une des coordinatrices de Momentum, y invite des « citoyens ordinaires », remainers, brexiters, à hurler leur colère au micro.

Dans la foule, trop loin pour entendre, Amy, 31 ans, brandit un « just No » sur sa pancarte. Elle est venue avec son compagnon et son petit garçon. La jeune femme ne pense pas que « les députés font forcément bien leur travail, mais ils doivent pouvoir faire entendre leur voix ». Elle essayera de revenir manifester la semaine prochaine. Une nouvelle manifestation est prévue, devant Westminster, le 3 septembre, pour la rentrée parlementaire, après la trêve estivale. Les députés risquent de ne pas pouvoir siéger plus d’une toute petite semaine.

Lire aussi « Lost in Brexit » : après la suspension du Parlement, les options résumées en diagramme

« Un moment crucial de notre histoire »

Clare, la trentaine, elle aussi « reviendra dans la rue la semaine prochaine, même si cela ne sert à rien » ajoute la jeune fille. Tom, la vingtaine, scande des « No one voted for Boris [personne n’a voté pour Boris] ! » avec sa copine et le reste de la foule. « C’est la première fois que je participe à ces manifestations. Je suis OK pour que le Royaume-Uni quitte l’Union européenne, mais là, ce qui se joue est différent, nous sommes à un moment crucial de notre histoire ».

Maggie et son mari Nick sont originaires de l’Essex, au nord-est de Londres. Ce sont des remainers convaincus, eux aussi défilent pour leur démocratie parlementaire. « Je devais manifester pour pouvoir regarder mes enfants dans les yeux », dit Maggie. Nick, professeur de français, compte sur John Bercow, le président de la Chambre des communes, pour aider les députés à faire entendre leur voix dans le faible laps de temps qu’il leur reste avant le 31 octobre, et malgré la suspension décidée par Downing Street. « Je crois qu’il le peut. » M. Bercow a traité d’« outrage constitutionnel » la suspension du Parlement décidée par M. Johnson.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: