A l’occasion d’un psychodrame politico-familial, le roi de Thaïlande marque son emprise sur le pays

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Le monarque constitutionnel s’est élevé contre l’une de ses sœurs, désignée par un parti anti-junte militaire pour être sa candidate au poste de premier ministre lors des élections du 24 mars.

Par Bruno Philip Publié aujourd’hui à 06h41

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Le roi de Thaïlande, Maha Vajiralongkorn lors d’une cérémonie officielle au palais royal, à Bangkok, le 14 mai 2018.
Le roi de Thaïlande, Maha Vajiralongkorn lors d’une cérémonie officielle au palais royal, à Bangkok, le 14 mai 2018. PANUPONG CHANGCHAI / AFP

La Thaïlande a vécu en fin de semaine dernière un drame en trois actes qui restera dans les annales du royaume : tout commence vendredi 8 février quand l’on apprend que la sœur aînée du roi, la princesse Ubolratana, est désignée par un parti hostile à la junte militaire au pouvoir pour être son candidat au poste de premier ministre lors des élections législatives du 24 mars, les premières depuis le coup d’Etat de mai 2014.

L’annonce provoque une émotion à la mesure de la nouvelle : la Thaïlande est depuis 1932 une monarchie constitutionnelle et nul membre de la famille royale ne s’est jamais présenté à une élection. L’affaire soulève sur les réseaux sociaux un tollé chez les partisans de la junte et de la monarchie tandis qu’il réjouit certains de leurs adversaires. Sur le principe, elle choque cependant de nombreux Thaïlandais de tous bords, tant il s’agit là d’une invraisemblable rupture avec le système en vigueur depuis plus de sept décennies.

Quant au premier ministre de la junte, le général Prayuth Chan-ocha, qui annonce dans la foulée sa candidature pour un petit parti de la droite proche des généraux, l’annonce est un camouflet : la formation pour laquelle la princesse se présente est non seulement hostile à la dictature mais « roule » elle-même pour un parti qui est celui de deux premiers ministres renversés par l’armée, l’un en 2006, l’autre en 2014 ! La perspective de devoir se retrouver en compétition avec une candidate de sang royal présente en outre pour le général une autre sorte de défi : en Thaïlande, l’institution monarchique et son « roi dieu » (devaraj) fait l’objet d’une vénération quasi unanime.

Le premier ministre thaïlandais, Prayuth Chan-ocha, devant le bâtiment du gouvernement, à Bangkok, le 8 février.
Le premier ministre thaïlandais, Prayuth Chan-ocha, devant le bâtiment du gouvernement, à Bangkok, le 8 février. SACKACHAI LALIT / AP

La princesse, âgée de 67 ans, personnalité excentrique qui a été dépouillée de ses titres de noblesses en 1972 après avoir épousé un Américain – dont elle a depuis divorcé – précise cependant le même jour que, dans la mesure où elle se présente comme « citoyenne » et « roturière », elle n’est pas soumise aux mêmes obligations qu’une princesse « normale ».

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