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PAUL LEHR POUR M LE MAGAZINE DU MONDE
EnquêteDepuis le début de la pandémie, le personnel de ce fleuron français de la lutte contre les maladies infectieuses ne compte pas ses heures. Avec en ligne de mire la mise au point d’un vaccin. Les essais cliniques pourraient débuter en juillet.
Ce matin-là, le contraste surprend. Rue du Docteur-Roux, pas très loin de Montparnasse, dans le 15e arrondissement de Paris, peu de voitures circulent, quelques passants masqués s’écartent quand ils se croisent. Un café est ouvert, mais il est désert. C’est le tout début du mois de mai, le quartier est encore anesthésié, la vie confinée. Derrière des marronniers en fleur, un sas de sécurité ouvre sur un autre monde : l’Institut Pasteur. Depuis janvier, des chercheurs s’y démènent contre le coronavirus qui frappe la planète. Le niveau d’adrénaline y est à son plus haut.
Dans le bâtiment François-Jacob (le Prix Nobel décédé en 2013), les portes des bureaux sont vertes, les fauteuils de l’atrium orange et les cernes des chercheurs noirs. Au dernier étage, à la tête du Centre national de référence (CNR) des virus des infections respiratoires, Sylvie van Der Werf occupe un poste-clé. Elle a trois rangées de cernes. Depuis le début de l’épidémie, elle travaille douze à quatorze heures par jour, sept jours sur sept. « La pression sur la durée finit par être difficile », confie-t-elle. Elle s’est accordé une seule soirée de pause chez des amis, avant le confinement. Il y a si longtemps. Elle est fatiguée, mais soucieuse surtout. « Le déconfinement va être compliqué, s’inquiète-t-elle alors. Il faut être extrêmement vigilants pour éviter un rebond de l’épidémie. Désolée de parler comme ça, mais ce virus est une vraie saloperie. »
Alors que l’Institut Pasteur est interdit à toute visite, nous avons pu passer une journée dans ce lieu mythique de la recherche française, inauguré en 1888 par l’inventeur du vaccin contre la rage, Louis Pasteur. Sur plus de 2 hectares se côtoient des bâtiments de brique rouge du XIXe siècle et des constructions récentes. Un campus où les étudiants peuvent suivre les enseignements des pasteuriens, parmi les meilleurs spécialistes en microbiologie, immunologie, santé globale… Où, surtout, les scientifiques poursuivent leurs travaux de pointe sur les bactéries, les parasites et les virus, responsables de 17 millions de morts chaque année dans le monde.
Collaboration et concurrence internationales
Ce jour-là, sur 2 600 salariés, seulement 370 travaillent sur place, dont 300 entièrement mobilisés contre le SARS-CoV-2, le virus responsable du Covid-19. Tous lancés dans une course internationale contre la montre. Une course qui mêle une collaboration d’ampleur inédite à une concurrence effrénée. D’un côté, les scientifiques du monde entier partagent des informations comme jamais et Pasteur collabore, par exemple, sur la recherche de traitements avec l’université de Californie à San Francisco. De l’autre, la lutte pour la quête d’un vaccin, futur « blockbuster », fait rage.
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