À l’hôpital Jeetoo :Jeanne meurt au chevet de son fils de deux ans

Jiovanni (Jeanne) Batterie, 40 ans, avait presque tout préparé pour célébrer les deux ans de son fils ce samedi 30 mars. Mais le destin en a décidé autrement. Elle est morte au chevet de son enfant hospitalisé.

Choc, incompréhension, tristesse… Autant de sentiments qui animent la famille de Jiovanni Batterie (40 ans), depuis que cette dernière est décédée subitement le lundi 25 mars 2019. Rien ne laissait présager un tel drame car c’était une femme qui était visiblement en bonne santé, à en croire son mari Gérard Batterie. « Jusqu’à présent, je n’arrive pas à croire qu’elle est partie. Elle était en bonne santé et pleine de courage », murmure-t-il.

L’habitante de Roche-Bois, qui était affectueusement surnommée Jeanne, laisse derrière elle quatre enfants, dont trois sont âgés de six, 16 et 21 ans. Aaron, le plus jeune, devait célébrer ses deux ans ce samedi 30 mars. D’ailleurs, la mère de famille avait pratiquement tout préparé pour ce jour de fête. 

Mais le destin a été cruel. Le lundi 25 mars, Jeanne décède après avoir fait un malaise alors qu’elle est au chevet d’Aaron, admis à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo à cause d’une forte fièvre. 

Dernière conversation

Il est peu avant 6 heures du matin quand Gérard, 46 ans, reçoit un appel de sa fille aînée Christabelle. Elle l’informe que Jeanne est inconsciente. Une demi-heure plus tard, le maçon arrive sur les lieux. Une infirmière lui apprend que son épouse est morte. L’autopsie, pratiquée par le Dr M. Chamane, attribue le décès à une « insuffisance ventriculaire gauche aiguë ». 

« Comment ferons-nous sans elle ? Maman était aussi notre amie. Elle nous comprenait. Elle nous soutenait. Elle était toujours présente pour nous », confie Christabelle, qui voit les images du week-end dernier défiler dans sa tête. « Le samedi 23 mars, ma sœur Juenillae, six ans, et mon petit frère, Aaron, qui a deux ans, souffraient de forte fièvre. Ma mère a décidé de les transporter à l’hôpital. Je l’ai accompagnée. Le médecin a décidé de les hospitaliser. » 

Les enfants étant en bas âge, Christabelle reste au chevet de Juenillae dans la salle 3.6 tandis que leur mère veille sur Aaron dans le Ward 3.5. « Nous faisions le va-et-vient pour prendre des nouvelles des enfants. Juenilla semblait aller mieux. Dimanche après-midi, ma mère a demandé au médecin de la salle s’il pouvait transférer mon petit frère dans la même salle que ma sœur. Il a accepté et. Nous nous sommes retrouvées dans le même lit à la salle 3.6. Nous avons mangé et nous parlé jusqu’à fort tard. » 

Christabelle était loin de se douter qu’il s’agissait en fait de leur dernière conversation. Le lundi 25 mars, vers 4 h 30, sa mère se réveille pour se rendre aux toilettes. À son retour, une infirmière lui remet des médicaments pour Aaron. Puisque ce dernier dormait encore, Jeanne les a rangés avant de s’assoupir. « Une demi-heure plus tard, je l’ai entendu ronfler très fort. Elle n’avait pas l’air bien. Il n’y avait qu’une infirmière dans la salle. Elle a appelé un médecin. Il est venu mais il était trop tard. Maman était déjà morte. »

Gérard est un homme anéanti. « Elle a été pour moi une amie, une épouse et une femme formidable. Elle était amicale. Nous n’avons que de bons souvenirs. Elle préparait l’anniversaire d’Aaron pour samedi. Nous ne sommes pas une famille riche mais nous étions heureux. Sans elle, la vie n’est plus la même. Mais je jure de tout faire pour mes enfants. Je suis sûr que de là-haut Jeanne veille sur nous… » conclut-il tristement.