A l’heure du Covid-19, la Californie s’affirme comme un « Etat-nation »

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Le gouverneur de Californie Gavin Newsom lors d’un discours devant le navire-hôpital « Mercy », de la marine nationale, dans le port de Los Angeles, le 27 mars.
Le gouverneur de Californie Gavin Newsom lors d’un discours devant le navire-hôpital « Mercy », de la marine nationale, dans le port de Los Angeles, le 27 mars. Carolyn Cole / AP

Après les attentats du 11 septembre 2001, les Etats-Unis avaient connu une période d’union nationale extraordinaire. Bougies dans les rues, élans patriotiques, une ferveur collective sans précédent. Le trafic aérien avait été interrompu. Les Etats-Unis étaient coupés du monde, mais n’en avaient jamais été aussi proches : nous étions « tous américains ».

Rien de tel avec l’« attaque » du Covid-19. Depuis que le premier cas s’est déclaré, le 21 janvier, dans l’Etat de Washington, l’épidémie s’est propagée sans entraîner de sentiment collectif ni de déferlement patriotique. Pas même l’un de ces hashtags « #strong » qui accompagnent désormais les catastrophes naturelles ou les fusillades.

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Un effet, bien sûr, des mesures de « distanciation sociale ». Le salut viendra de l’isolement, non des rassemblements à la bougie. On se méfie, jusque de ses proches, on fait des détours dans la rue pour ne croiser personne. Le monde d’avant s’est écroulé en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. Le pays est tétanisé. Près de la moitié des vols intérieurs ont déjà été annulés. Lundi, il ne devrait plus rester que 20 liaisons aériennes des Etats-Unis vers l’Europe entière. Sous le choc, les Américains n’ont pas (encore) trouvé le moyen de ranimer l’esprit collectif. Et, contrairement aux Européens, rares sont ceux qui possèdent des balcons.

Chacun dans son « cluster » social

Bien sûr, les réseaux sociaux fourmillent d’initiatives individuelles. On répare de vieux ordinateurs pour les distribuer aux écoliers contraints de suivre les cours en ligne. On coud des masques chirurgicaux pour les personnels soignants. Partout, des bénévoles proposent aux personnes âgées de faire leurs courses et déposent les provisions − désinfectées − à leur porte. Entre le 20 et le 24 mars, le nombre d’appels liés au coronavirus sur la plate-forme de collecte de fonds GoFundMe est passé à 35 000, une augmentation de 60 % en quatre jours.

Mais chacun est confiné dans son « cluster » social, d’autant que l’épidémie a son propre calendrier. A San Francisco, les habitants sont assignés à résidence depuis le 16 mars. A Phoenix, ils continuent à faire leurs courses au Paradise Valley Mall. Le 26 mars, l’Institute for Health Metrics and Evaluation de l’université de Washington, un centre d’études épidémiologiques financé par Bill Gates, a estimé à 81 000 le nombre de morts à attendre dans les quatre prochains mois aux Etats-Unis. Un total qui pourrait être « nettement plus élevé » si la pénurie de lits dans les unités de soins intensifs n’est pas corrigée et si les mesures de confinement ne sont pas « vigoureusement » maintenues. L’institut a établi des projections Etat par Etat : 10 243 morts à New York, le plus touché ; 5 847 au Texas ; 6 109 en Californie. Avec des dates différentes de surge (« afflux ») de malades : le 6 avril à New York, le 24 avril en Californie, le 14 mai en Floride…

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