A l’approche du Brexit, la grande angoisse des Anglais d’Anjou

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Sans surprise, les Britanniques qui vivent dans la région d’Angers et fréquentent l’English-language Library, la plus grande bibliothèque anglophone de l’ouest de la France, sont quasi unanimement opposés à la sortie de l’Union européenne.

Par Yves Tréca-Durand Publié aujourd’hui à 06h15

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Liz Hanaway et Phoebe Marshall-Raimbeau accueillent les adhérents de la bibliothèque anglophone d’Angers le 15 mars, pour le coffee time hebdomadaire.
Liz Hanaway et Phoebe Marshall-Raimbeau accueillent les adhérents de la bibliothèque anglophone d’Angers le 15 mars, pour le coffee time hebdomadaire. Yves Tréca-Durand

« Ça me gave. » Chevelure rouge flamboyant, regard clair, de faux airs d’Isabelle Huppert, Liz tapote sur son ordinateur derrière le comptoir de l’English-language Library in Angers. La plus grande bibliothèque anglophone de l’ouest de la France recense 1 876 membres de 74 nationalités différentes. Ce vendredi, c’est coffee time et les Anglais d’Anjou se sont regroupés dans la cité des Plantagenêts pour écouter Phoebe parler des « upcoming events », du « Drama Club » à « Reading Shakespeare ».

Liz vit à Angers depuis 1995, mais elle n’est toujours pas française. Cette semaine, elle avait même prévu de partir en Irlande pour en demander la nationalité, et ainsi doubler ses chances de rester européenne. « C’est l’incertitude qui tue », lâche-t-elle. Les débats et les votes au Parlement britannique, elle a décidé de ne plus les suivre : « Ça me fait peur. Et même honte. ». Elle est exilée depuis plus de quinze ans et n’a donc pas pu participer au référendum de juin 2016. Comme elle, 1,2 million d’Anglais vivant dans un pays européen n’ont pas eu leur mot à dire. « La veille, on s’est couchés en se disant que c’était O.K. Au réveil, ça nous a foutu un coup. »

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Kenneth Thomas – Ken, pour les habitués – vit depuis plus de quarante ans à Angers. Il y a rencontré Marie-Madeleine. Ils se sont aimés, puis mariés. Il est resté, est devenu prof d’anglais au lycée européen Sainte-Agnès. Ken a 65 ans aujourd’hui. Il écoute la BBC matin et soir, vient se ressourcer à la bibliothèque anglophone. Se désespère. « Comment femmes et hommes politiques peuvent-ils justifier cette position quand ils voient la catastrophe économique qui se profile ? A Swindon, ils persistent à croire que le départ de Honda n’a rien à voir avec le Brexit. » Là-bas, ce sont 3 500 emplois qui, en 2022, disparaîtront avec la fermeture de l’usine du constructeur japonais.

Bombardiers allemands

Phoebe s’approche, lui tend un livre qu’il avait réservé – Crisis, du journaliste Frank Gardner. Il sourit de la coïncidence. Comme les autres, il aimerait un nouveau référendum. S’inquiète pour l’Irlande aussi. Martin Gallagher est bien d’accord avec lui. Mâchoire carrée, larges épaules, un physique de rugbyman mais un sourire très doux. Il est Irlandais, a rejoint son épouse, Christine, en France il y a cinq ans. Après une carrière de technicien chez Electricity Supply Board, l’équivalent d’EDF en France, il est aujourd’hui bénévole au Resto Troc, une association solidaire angevine. Son regard se voile. « Je ne veux plus voir de frontière entre le nord et le sud de l’ Irlande. Ça va pousser les extrémistes à redevenir violents. »

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