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Des tractations doivent mener à l’évacuation d’un camp abritant déplacés et combattants syriens près de la base américaine d’Al-Tanf.
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Le camp de déplacés syriens de Rokbane se vide. Près de la moitié des occupants des tentes de fortune plantées dans le désert, à la frontière syro-jordanienne, ont quitté depuis mars ce lieu synonyme de malnutrition et d’insécurité. Une évacuation d’ampleur, sous l’égide des Nations unies, se profile au sein de ce no man’s land, épine dans le pied de multiples acteurs du conflit syrien, directs ou indirects.
Une mission de l’ONU, interdite par Damas depuis février de convoyer sur place de l’aide humanitaire, doit prochainement entrer avec le Croissant-Rouge syrien dans le camp, situé dans une zone d’influence américaine, non loin de la base militaire d’Al-Tanf, pour déterminer le nombre de candidats au départ. L’évacuation, vers les zones du régime, aura lieu dans un second temps, tandis qu’un peu d’aide sera distribuée à ceux qui restent. Ce plan, élaboré par l’ONU, a reçu l’aval de Damas.
« La stratégie est de pousser les civils jugés “réconciliables” à partir [vers les territoires gouvernementaux]. Les Américains essaient de trouver une solution pour les autres, pour qu’ils aillent vers le nord de la Syrie [dans une zone sous contrôle turc]. Tout le monde veut se débarrasser de la situation, intenable, dans le camp », indique une source diplomatique à Amman.
Les chiffres sont disputés, mais plusieurs milliers de déplacés sont toujours présents à Rokbane. L’estimation haute est celle de l’ONU, qui parle de 24 000 personnes. « Il s’agit de ceux qui n’ont pas eu les moyens financiers de partir jusqu’à maintenant, ou de ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas partir : des combattants et leurs familles, ajoute cette source. Si l’on regarde la vitesse avec laquelle le camp s’est vidé jusqu’ici, on peut dire que la stratégie de la faim menée par le régime a fonctionné. »
Compte-gouttes
En même temps qu’il annonçait en février, avec son allié russe, l’ouverture de corridors pour les habitants de Rokbane vers la province de Homs (centre-ouest), d’où ils sont en grande partie originaires, Damas a aussi bloqué l’acheminement de l’aide humanitaire vers le camp. Un scénario déjà vu pendant la guerre, quand le régime n’a autorisé qu’au compte-gouttes l’entrée de convois dans des zones rebelles assiégées, pour obtenir leur reddition.
Le sort de Rokbane est au cœur d’un bras de fer entre Damas et son allié russe d’une part, et les Etats-Unis d’autre part. Le contrôle de la région où sont amassés les réfugiés est en jeu. Pour Washington, le maintien de la base militaire d’Al-Tanf, où se trouvent ses soldats, à la frontière avec l’Irak, vise à contrecarrer l’expansion de l’Iran en Syrie. Des combattants installés à Rokbane, situé dans le périmètre de « déconfliction » autour d’Al-Tanf, agissent pour le compte des Etats-Unis au nom de la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI). Tant Damas que Moscou contestent la présence américaine et le maintien de rebelles dans cette extrémité du sud-est syrien.
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