à la frontière polono-allemande, interminables attentes et incertitudes

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A la frontière entre Zgorzelec, en Pologne, et Görlitz, en Allemagne, le 15 mars 2020.
A la frontière entre Zgorzelec, en Pologne, et Görlitz, en Allemagne, le 15 mars 2020. Sebastian Kahnert / AP

Les habitants de Zgorzelec, dans le sud-ouest de la Pologne, ont l’habitude de dire que par chez eux « il n’y a pas de centre-ville » : ce dernier se trouve en effet du côté allemand de la frontière, à Görlitz, relié à la rive polonaise par deux ponts au-dessus de la Neisse. Cette ville carte postale et sa majestueuse église, joyaux de l’architecture gothique, vit depuis dimanche à l’heure du coronavirus : la passerelle piétonne qui relie les deux rives est grillagée, sous l’œil d’une patrouille de police, et le pont Jean-Paul-II, principal passage de la ville, est désormais fermé à la circulation.

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Depuis que le gouvernement polonais a rétabli, dans la nuit de samedi à dimanche, les pleins contrôles aux frontières et déclaré le pays en état de menace épidémiologique, la frontière polono-allemande est devenue une zone sensible, où les passages sans restrictions ne sont possibles que vers l’Allemagne, et où les longues heures d’attente pour rentrer en Pologne donnent lieu à des scènes rappelant les pires films catastrophe. Dès le 9 mars, les autorités polonaises ont pris des mesures radicales pour contenir la propagation du virus, malgré le faible nombre de personnes contaminées : 246 cas, 5 morts. Entre 14 000 et 22 000 personnes restent par ailleurs en quarantaine à domicile et 35 000 font l’objet d’une surveillance sanitaire.

A Jedrzychowice, à un kilomètre de Zgorzelec, le passage frontalier sur l’autoroute A4 est sans doute le point le plus critique de toute la frontière occidentale du pays. L’embouteillage en direction de la Pologne s’étend sur près de quarante kilomètres et le temps d’attente est de vingt heures. Un poste frontière préfabriqué a été improvisé. Une vingtaine de douaniers, policiers, et personnels sanitaires équipés de masques filtrent la circulation, lentement et dans le calme. Sur de petits échafaudages, des soignants vêtus de scaphandres mesurent la température des chauffeurs routiers, et d’autres, celle des passagers des véhicules de tourisme. Si un cas suspect est signalé, une ambulance est prête à partir à tout moment en direction de l’hôpital le plus proche.

Pertes à venir considérables

L’embouteillage est constitué essentiellement de poids lourds. Mais aussi de familles avec enfants, parfois avec personnes âgées, qui doivent surmonter l’interminable attente sans eau, nourriture ni toilettes. Il n’est pas rare de voir des personnes errer sur les bandes d’arrêt d’urgence à la recherche d’une sortie. « Les gens sont exténués, mais plutôt compréhensifs, nous explique un soignant. Ils se rendent compte que la situation est exceptionnelle et nécessite des mesures exceptionnelles. Je ne pense pas qu’on en fasse trop. » A la sortie de la zone dite « zéro », en bordure d’autoroute, les membres des forces de l’ordre désinfectent leurs uniformes à l’alcool.

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