A Kiev, une marche contre la « capitulation » de l’Ukraine face à Moscou

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est qualifié de « traître » en raison de la façon dont le processus de paix est mené.

Par Publié aujourd’hui à 21h44

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A Kiev, le 14 octobre.
A Kiev, le 14 octobre. Efrem Lukatsky / AP

Les uns y verront le risque d’une radicalisation des esprits, les autres une nouvelle mise en garde adressée au président ukrainien Volodymyr Zelensky. Lundi 14 octobre, à Kiev, la journée de défilés célébrant le « défenseur de l’Ukraine », traditionnelle parade de nationalistes, paramilitaires et groupes d’extrême droite, s’est soldée par une grande marche de plusieurs milliers de personnes scandant « non à la capitulation », « on ne cédera pas l’Ukraine » ou « Zelensky traître ».

Des attaques directement adressées au chef d’Etat élu en avril et pressé de conclure la paix dans le Donbass. Pour faire cesser les échanges de tirs dans cette partie orientale du pays, dévastée depuis cinq ans par un conflit opposant les séparatistes soutenus par la Russie à l’armée ukrainienne, les représentants du gouvernement ukrainien se sont dits prêts à organiser des élections dans les territoires occupés une fois les troupes militaires évacuées de part et d’autre de la ligne de front. Mais pour une partie du pays, cette négociation est inacceptable.

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« On ne peut pas faire confiance aux Russes, si les troupes ukrainiennes se retirent, eux resteront là-bas ! », pense Natalia Lougovska. A 48 ans, cette psychologue a perdu son fils de 23 ans, mort au front en 2018 alors qu’il s’était engagé avec le régiment Azov, groupe paramilitaire d’extrême droite. « Il n’est pas mort pour rien », dit-elle promettant que sa fille, militaire elle aussi, ne quittera pas le combat avant d’avoir vaincu par les armes. Un peu plus loin, Anatoliy Fateiev, 56 ans, amputé des deux jambes après avoir sauté sur une mine, assure lui non plus « ne pas vouloir céder » : « L’armée russe n’a pas de parole, pas de dignité, on va se replier et eux, ils vont avancer. »

La conférence de presse de quelque quatorze heures réalisée le 10 octobre par le président ukrainien pour tenter de rassurer la population n’aura donc pas atteint son but. « C’était un show », balaye M. Fateiev, l’ancien combattant se revendiquant du parti nationaliste, Svoboda.

Marée bleu et jaune

A Kiev, le 14 octobre.
A Kiev, le 14 octobre. Efrem Lukatsky / AP

Lundi, il était un peu moins de 16 heures et les représentants de divers partis d’extrême droite paradaient en costumes traditionnels au côté de militaires près du parc Shevchenko, faisant montre de leur couleur politique allant de Svoboda à Corpus national, émanation d’Azov.

C’est en fin de journée, lorsqu’un cortège bien plus étoffé s’est dirigé vers la place Maïdan, que la surprise est venue. Les drapeaux de partis politiques radicaux ont soudain disparu laissant place à une marée bleu et jaune, couleurs de l’Ukraine. Dans la foule, perçaient aussi, çà et là, des drapeaux européens. Et au côté des groupes paramilitaires habitués du défilé, figuraient des novices venus exprimer leurs craintes face à l’avenir du pays.

Parmi eux, Larissa et Volodymyr Mandrik. Elle économiste, lui responsable marketing. « Nous voulons la paix, mais on sait très bien que la Russie veut le contrôle total de l’Ukraine, si on cède sur le Donbass, demain les troupes russes seront à Kharkiv », dit-il. « Zelensky, parce qu’il a eu la confiance de 70 % de la population, pense qu’il a les pouvoirs absolus. Mais la majorité des Ukrainiens pense aussi que la Russie est un agresseur. Oui, il y a des groupes d’extrême droite dans cette manifestation. Mais lorsqu’il n’y a pas de discours haineux ni d’agressivité, nous pouvons manifester avec eux pour défendre l’Ukraine », abonde Andrii Levous, ancien député du parti du Front populaire (centre droit). Et celui-ci de conclure : « Ceci est une alerte pour Zelensky. Il doit s’inquiéter. »

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