A Iekaterinbourg, des habitants obtiennent la suspension d’un projet de cathédrale

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Le chantier, voulu par l’Eglise orthodoxe, avait été installé sans concertation dans un parc populaire de la troisième ville de Russie.

Par Nicolas Ruisseau Publié aujourd’hui à 16h11

Temps de Lecture 2 min.

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Des manifestants hostiles à la construction de la cathédrale d’Iekaterinbourg, le 16 mai.
Des manifestants hostiles à la construction de la cathédrale d’Iekaterinbourg, le 16 mai. Evgeny Feldman / AP

A Iekaterinbourg, le peuple ne reste pas sans voix. Après quatre jours et nuits de protestations dans la rue, des habitants en colère dans la troisième ville de Russie ont réussi à faire fléchir les autorités. Le maire a annoncé, jeudi 16 mai, la suspension du chantier d’une nouvelle cathédrale sur l’une des places verdoyantes du centre. Le projet, lancé par la toute-puissante Eglise orthodoxe, financé par deux oligarques de la métallurgie et soutenu par les autorités, avait provoqué l’ire d’une partie de la population, attachée à ce parc.

La mise en place à la sauvette, sur le site, d’une clôture annonçant le début éminent des travaux, dans la nuit de dimanche 12 à lundi 13 mai, a mis le feu aux poudres. Depuis, jusqu’à 2 000 personnes se sont relayées autour pour manifester. Une petite minorité à Iekaterinbourg avec ses quelque 1,4 million d’habitants. Mais, soudaine et spontanée, la protestation a révélé un ras-le-bol politique plus profond au sein d’une partie de la population de cette capitale régionale d’Oural, ville du premier président russe Boris Eltsine, cité industrielle mais aussi universitaire, l’une des plus libérales et rebelles de Russie.

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Depuis des années, le mécontentement grandit : contre les gouverneurs parachutés par le Kremlin ; contre la mise à l’écart d’un maire venu de la société civile, figure de l’opposition au président Vladimir Poutine ; contre la tendance de Moscou à rejeter les velléités d’autonomie de cette ville au fort esprit régional ; contre la destruction d’une tour de télévision à laquelle la population tenait ; et, depuis des mois, contre ce projet de cathédrale. Pouvant accueillir jusqu’à 2 500 paroissiens, le bâtiment de plus de 60 mètres a été imaginé pour célébrer les 300 ans de la ville, en 2023. L’architecture reprenait celle d’un édifice religieux détruit par les autorités soviétiques en 1930.

Des dizaines d’interpellations

Mais, comme souvent en Russie, ce projet a été décidé sans consultation avec la population, mené malgré les premiers signes d’opposition. La nouvelle cathédrale allait occuper un espace libre où, entre amis et famille, les riverains aiment se promener. Leurs avis n’ont pas été pris en compte. L’installation de la clôture annonçant le lancement du chantier les a mis devant le fait accompli. D’où la vive réaction, résultat d’un mécontentement accumulé. Coordonné sur les réseaux sociaux, le mouvement est sans organisation, sans leader. Les promoteurs du chantier ont, par contre, envoyé les gros bras. A plusieurs reprises depuis dimanche 12 mai, des heurts musclés ont éclaté, conclus par des dizaines d’interpellations.

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