à Idlib, un cessez-le-feu vite enterré

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La reprise des raids aériens par Moscou et Damas sur l’enclave tenue par des djihadistes et des rebelles a coûté la vie à au moins quatre civils lundi 5 août.

Par Publié hier à 11h33, mis à jour hier à 18h47

Temps de Lecture 3 min.

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Des Syriens déplacés profitent du cessez-le-feu pour retourner dans leur village, dans la province d’Idlib (Syrie), le 4 août.
Des Syriens déplacés profitent du cessez-le-feu pour retourner dans leur village, dans la province d’Idlib (Syrie), le 4 août. AAREF WATAD / AFP

La fragile accalmie aura été de courte durée : quatre jours après avoir annoncé une trêve dans son offensive sur le nord-ouest de la Syrie, Damas a repris, lundi 5 août, avec son allié russe, les raids aériens contre la province d’Idlib, tenue par des combattants anti-Assad.

Malgré le scepticisme sur sa durabilité, le répit, émaillé par des tirs d’artillerie de part et d’autre de la ligne de front, s’était accompagné de retours de civils vers le sud de cette région, le plus touché par trois mois d’offensive russo-syrienne. Certains étaient venus chercher leurs affaires. D’autres, trouver un abri, après avoir passé des semaines en plein air, à se serrer sous des oliviers dans le nord de la province, à l’écart des frappes aériennes.

Des habitants de Khan Cheikhoun (Syrie) profitent du cessez-le-feu pour récupérer des affaires personnelles dans les décombres de leurs maisons, le 3 août.
Des habitants de Khan Cheikhoun (Syrie) profitent du cessez-le-feu pour récupérer des affaires personnelles dans les décombres de leurs maisons, le 3 août. OMAR HAJ KADOUR / AFP

« Tout le monde savait que le cessez-le-feu pouvait être rompu à tout moment. Mais on a vu, au cours de la trêve, un mouvement de civils désireux de rentrer chez eux au moins momentanément. C’est aussi faute d’alternatives qu’ils sont repartis vers le sud », explique Isam Khatib, directeur de Kesh Malek, une organisation de la société civile syrienne. L’aide humanitaire internationale a été insuffisante depuis le début de la crise, pourtant prévisible de longue date.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Rania Abouzeid : « De nombreux civils syriens sont pris en étau dans la province d’Idlib »

De nouveaux déplacements se profilent. Les raids aériens, lundi, ont fait au moins quatre morts. Ils se sont concentrés sur la ville de Khan Cheikhoun, déjà durement frappée, et sur une portion de la province attenante de Hama qui échappe au contrôle du régime.

Pour justifier la reprise des bombardements, Damas et Moscou ont accusé les combattants anti-Assad – des djihadistes de Hayat Tahrir Al-Cham (HTS), dominants, et des rebelles – d’avoir ciblé la base aérienne russe de Hmeimim, située à portée d’obus des insurgés dans la province de Lattaquié. Après des déclarations discordantes sur les pertes, Moscou a affirmé que trois roquettes s’étaient abattues sur un village voisin.

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Le cessez-le-feu annoncé le 1er août, alors que se tenaient des tractations entre Russie, Iran (parrains du régime) et Turquie (soutien des rebelles) au Kazakhstan, a fait suite à l’enlisement, malgré les intenses frappes aériennes, de l’armée syrienne au sol, face aux contre-attaques de ses ennemis.

« Les Russes ont obtenu l’opposé de ce qu’ils escomptaient : l’armée syrienne n’a pas été capable d’avancer, Moscou échoue à convaincre les milices iraniennes [qui on un rôle-clé dans d’autres offensives] de participer à la bataille, et HTS et les factions ont gagné en soutien populaire », analyse Dareen Khalifa, chercheuse sur la Syrie à l’International Crisis Group (ICG).

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