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Près d’une centaine de personnes ont été arrêtées par la police de Hongkong dimanche 6 septembre lors de rassemblements contre le report des élections législatives. Ce scrutin, l’un des plus ouverts du territoire semi-autonome, devait se tenir ce jour-là et permettre de renouveler le Conseil législatif (le LegCo).
La chef de l’exécutif local, Carrie Lam, nommée par Pékin, avait annoncé le 31 juillet le report d’un an de ces élections en raison de l’épidémie de Covid-19, suscitant la colère de l’opposition. Vingt-deux députés de l’opposition avaient alors dénoncé la crise sanitaire comme un « prétexte permettant au gouvernement de confisquer le peu de démocratie qui existait encore à Hongkong ».
Dimanche, des centaines de policiers antiémeute ont été déployés dans le quartier de Kowloon afin de contrecarrer les appels à manifester lancés sur Internet. Tout au long de l’après-midi, la police a été prise à partie par des manifestants qui scandaient « Rendez-moi mon vote » et « Flics corrompus », tandis que les policiers procédaient à de multiples interpellations, à des fouilles et ordonnaient à la foule de se disperser.
Dans un communiqué publié sur Facebook, la police a déclaré qu’au moins quatre-vingt-dix personnes avaient été arrêtées, la plupart pour participation à un rassemblement non autorisé. Une femme a été placée en détention en vertu de la nouvelle loi sur la sécurité imposée à Hongkong par Pékin. Elle est accusée d’avoir scandé des slogans en faveur de l’indépendance, a ajouté la police.
Arrêté pour « propos séditieux »
Des vidéos retransmises en direct ont montré que trois figures de proue du mouvement prodémocratie – Leung Kwok-hung, Figo Chan et Raphael Wong – ont été interpellées. Ces arrestations sont intervenues après celle dimanche matin d’un militant prodémocratie par l’unité de police chargée de la sécurité nationale. Tam Tak-chi, un animateur de radio, est accusé d’avoir « tenu des propos séditieux ».
Pékin a lancé une vaste campagne de répression à l’encontre de la dissidence hongkongaise après sept mois consécutifs de manifestations monstres et souvent violentes qui ont secoué le centre financier l’an passé. Les rassemblements ont été pratiquement tous interdits cette année, les autorités invoquant à la fois des problèmes de sécurité et les mesures destinées à lutter contre le Covid-19.
Depuis l’entrée en vigueur, fin juin, de la nouvelle loi sur la sécurité, au moins vingt-deux personnes, parmi lesquelles le patron de presse Jimmy Lai et la célèbre militante Agnes Chow, ont été arrêtées. Vendredi, des rapporteurs spéciaux de l’Organisation des Nations unies (ONU) ont averti que cette loi controversée constituait un risque pour les libertés et le droit de manifester dans l’ancienne colonie britannique.
Les autorités hongkongaises affirment que cette nouvelle législation n’a pas affecté les libertés d’expression et de réunion garanties en vertu du principe « un pays, deux systèmes » établi lors de la rétrocession en 1997. Nombre de militants pour la démocratie dénoncent de leur côté un texte liberticide.
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