A Hongkong, le siège de l’Université polytechnique tient toujours

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Depuis dimanche, les retranchés du campus de la « PolyU » font régulièrement face à la police, qui menace de tirer à balles réelles.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 08h03, mis à jour à 08h04

Temps de Lecture 3 min.

Sur le siège de l’Université polytechnique d’Hongkong (PolyU), mercredi 20 novembre.
Sur le siège de l’Université polytechnique d’Hongkong (PolyU), mercredi 20 novembre. ADNAN ABIDI / REUTERS

Les positions sont stables depuis quatre jours. Mercredi 20 novembre, des dizaines de manifestants prodémocratie étaient toujours retranchées sur le campus hongkongais de la PolyU, alors que les transports en commun étaient la cible d’actions de blocage visant à faire diversion et desserrer l’étau policier.

L’Université polytechnique de Hongkong (PolyU), dans la péninsule de Kowloon, est depuis dimanche le théâtre de la plus longue et violente confrontation entre manifestants et forces de l’ordre depuis le début de la mobilisation, en juin.

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Les protestataires ont jusqu’ici accueilli les tentatives de les déloger par des jets de cocktails Molotov et de briques. La police a averti qu’elle ferait usage de balles réelles si elle était attaquée avec des armes létales, alors qu’un policier a été blessé par une flèche en début de semaine.

Une cinquantaine de manifestants retranchés

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a appelé les autorités à trouver « une solution pacifique » au siège du campus. Mardi soir, le Sénat américain a adopté de son côté un texte soutenant les « droits de l’homme et la démocratie » à Hongkong face à Pékin et menaçant de suspendre le statut économique spécial accordé par Washington au territoire semi-autonome. En réaction, Pékin a convoqué mercredi le chargé d’affaires de l’ambassade des Etats-Unis.

Pour comprendre : « Une intervention directe de la Chine à Hongkong aurait de très lourdes répercussions internationales »

Mercredi, des manifestants à l’intérieur de la PolyU ont estimé leur nombre à une cinquantaine, alors que leurs conditions de vie dans le campus se détériorent. Plusieurs manifestants ont réussi, lundi soir, une audacieuse évasion en descendant d’une passerelle au moyen de cordes, avant d’être récupérés en contrebas par des motos. D’autres ont tenté de fuir par les égouts.

Pendant ce temps, des groupes de jeunes manifestants vêtus de noir continuaient de préparer des cocktails Molotov, tandis que d’autres dormaient sur des tapis de yoga étalés dans un gymnase.

Mardi, la chef de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam, avait appelé les reclus de la PolyU à se rendre, en précisant que les mineurs sortant pacifiquement ne seraient pas arrêtés. Les majeurs risquent quant à eux des poursuites pour « participation à une émeute », une infraction passible de dix ans de prison.

A proximité du campus assiégé, mercredi 20 novembre.
A proximité du campus assiégé, mercredi 20 novembre. ADNAN ABIDI / REUTERS

« Traitement judiciaire équitable »

« Je ne me rendrai pas. Oui, je me battrai jusqu’au bout », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) un jeune de 15 ans armé d’un arc. « Mais c’est très dangereux, car si vous utilisez l’arc, la police doit vous tirer dessus, peut-être avec des balles réelles. » D’autres ont été évacués sur des civières dans la nuit et, mercredi avant l’aube, une dizaine de protestataires qui tentaient une évasion ont été arrêtés par la police, selon des journalistes de l’AFP sur place.

« La police invite tous ceux qui sont sur le campus à sortir de façon pacifique et s’engage à ce que leur traitement judiciaire soit équitable », a annoncé la police dans un communiqué.

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Pour desserrer l’étau policier autour du campus, de nombreuses actions ont été menées pour bloquer à l’heure de pointe le métro hongkongais, crucial pour la circulation dans le centre financier qu’est Hongkong. Des manifestants ont bloqué les portes des rames, entraînant d’importants retards et la formation de longues files d’attente dans les stations.

Les employés se rendant au travail devaient prendre leur mal en patience, leur trajet jusqu’à leur bureau mettant parfois le double de la durée habituelle. Des appels ont aussi été lancés sur les réseaux sociaux pour inciter les employés à descendre manifester pendant leur pause déjeuner, comme beaucoup l’avaient fait la semaine dernière, notamment dans le quartier financier de Central, sur l’île de Hongkong.

Des manifestants prodémocratie font le signe de leurs « cinq demandes », dans le quartier des affaires, mercredi 20 novembre.
Des manifestants prodémocratie font le signe de leurs « cinq demandes », dans le quartier des affaires, mercredi 20 novembre. KIN CHEUNG / AP

« Eclore partout »

Le mouvement de contestation a débuté en juin à la suite d’un projet de loi visant à autoriser les extraditions vers la Chine continentale. Celui-ci a depuis été suspendu, mais les manifestants ont élargi leurs revendications. Ils exigent le suffrage universel complet pour les élections hongkongaises, ainsi qu’une enquête indépendante sur les violences policières.

La contestation a basculé la semaine dernière dans une phase nouvelle, beaucoup plus violente, avec une stratégie baptisée « éclore partout » (« blossom everywhere »), qui consiste à multiplier les actions simultanées pour éprouver au maximum la police. Alors que les écoles du territoire étaient fermées depuis une semaine, les établissements primaires et secondaires ont rouvert mercredi. Mais les crèches demeuraient fermées.

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Depuis le début de l’été, la mégapole de 7,5 millions d’habitants traverse sa pire crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.

Sur la stratégie des manifestants :

Sur le terrain, ils s’inspirent de Bruce Lee – leur mode d’action est « soyez comme l’eau » et prônent une stratégie baptisée « Eclore partout », en multipliant les actions. Mais en s’installant dans la durée, le mouvement s’est radicalisé, notamment autour des universités, devenues des places fortifiées.

Sur la réaction de la Chine :

Au cœur de la crise, la conception que la Chine se fait du concept d’« un pays, deux systèmes », en vigueur jusqu’ici. Pour le politiste Brian Fong, l’option choisie par Pékin « est de renforcer l’Etat policier, c’est-à-dire la répression, en brutalisant de manière indiscriminée les manifestants ». Et pendant ce temps, en Chine continentale, les réactions sont à sens unique, entre censure et patriotisme exacerbé ?

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