A Hongkong, le mouvement de protestation s’installe dans la durée

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Alors que les anti-Pékin restent soudés, les fractures entre les deux camps atteignent les entreprises et déchirent les familles.

Par Publié aujourd’hui à 17h18

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Les vitrines saccagées de l’agence de presse chinoise Xinhua, le 2 novembre à Hongkong.
Les vitrines saccagées de l’agence de presse chinoise Xinhua, le 2 novembre à Hongkong. Kin Cheung / AP

Les parapluies s’ouvrent pour faire paravent, des formes noires s’accroupissent et attaquent les trottoirs au burin. Pendant que des milliers de manifestants défilent, les « frontliners », ceux du front, casqués, une cagoule enfoncée jusqu’aux yeux et un masque à gaz en bandoulière, les tibias et avant-bras couverts de protections, poussent une brouette de briques de l’autre côté du carrefour et en déversent le contenu sur le bitume. Le but ? Entraver la progression des camions de police quand ceux-ci décideront de « charger ».

Dans les manifestations à Hongkong, comme lors d’un récent week-end d’octobre sur la péninsule de Kowloon, les « logisticiens » préparent les évacuations, les habits de rechange ou montent des barricades. Les « éteigneurs » neutralisent les grenades lacrymogènes. Des combattants attaquent à distance les forces de l’ordre avec des projectiles et des lance-pierres, tandis que les « braves » occupent le terrain jusqu’au dernier moment. Et enfin, les « magiciens du feu » lancent des cocktails Molotov pour protéger la fuite des autres.

« Oui, on viole les lois. Mais regardez comment la police se comporte »

Ils fonctionnent en petits groupes, communiquent par Telegram, ou talkie-walkie – et se voient en justiciers des abus de la police, d’un gouvernement vu comme inféodé à la Chine, et de ceux qui agiraient au nom de celle-ci, comme les triades, accusées de plusieurs attaques contre des manifestants ou des figures du mouvement. « Oui, on viole les lois. Mais regardez comment la police se comporte. Quand ils arrêtent quelqu’un, ils le frappent. Leur violence est à un autre niveau » explique « Rain », un jeune d’une vingtaine d’années, qui surveille le démontage de barrières devant le nouvel opéra chinois, construit dans l’ouest de Kowloon.

Près de la station de Kowloon, le 20 octobre.
Près de la station de Kowloon, le 20 octobre. Mark Schiefelbein / AP

Ils sont la fraction la plus médiatisée d’un mouvement de protestation qui continue de prendre toutes sortes de formes : des rassemblements pacifiques se tiennent plusieurs fois par semaine dans Hongkong, parallèlement à des affrontements dans la rue, alors que les autorisations de manifester sont désormais le plus souvent rejetées et qu’une loi d’urgence, proclamée le 4 octobre, interdit le port de masques. Malgré les gaz lacrymogènes, les Hongkongais montrent qu’ils sont prêts à « résister » dès qu’ils en ont l’occasion : lors d’Halloween, le 31 octobre, puis à travers les multiples rassemblements du week-end, dont plusieurs massifs et pacifiques, avec pour mot d’ordre « Hongkongers resist ! » (Hongkongais, résistez !).

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