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Selon le politiste hongkongais, Pékin ne se résout pas aux décisions qui pourraient mettre fin à la contestation, déployer son armée ou accepter les revendications.
Politiste à l’Université de l’éducation, à Hongkong, le chercheur hongkongais Brian Fong a étudié le « mouvement des parapluies », en 2014, puis l’émergence des partis localistes, avant de s’intéresser à la vague de protestation qui secoue Hongkong depuis juin 2019.
Comment comprendre le mouvement actuel à l’aune du concept par lequel vous désignez Hongkong : une « stateless nation », une nation sans Etat ?
Il faut partir du postulat selon lequel les Hongkongais forment une nation sans Etat qui se bat pour son autonomie. Ce que j’appelle la « révolution de l’eau » [en référence à « Be Water » (« soyez comme l’eau »), le mode d’action des manifestants inspiré de la star de kung-fu Bruce Lee]ne peut s’expliquer que dans ce plus large contexte, comme le dernier chapitre d’un combat continu pour l’autonomie.
Elle a été déclenchée par le projet de loi d’extradition vers la Chine, vu comme une atteinte à l’autonomie. Pour de nombreux Hongkongais, tant qu’un gouvernement et un Parlement autonomes élus par le peuple ne représentent pas pleinement leur volonté, le projet de loi sur l’extradition et toute autre tentative visant à saper l’autonomie de Hongkong sont toujours susceptibles de revenir.
Quelles sont les options chinoises face à la contestation hongkongaise ?
Face à la « révolution de l’eau », la Chine dispose de trois options. L’une, radicale, consisterait à déployer son armée pour écraser le mouvement. A l’opposé, la deuxième serait de faire des concessions plus ou moins importantes. Le retrait du projet de loi sur les extraditions vers la Chine, le 4 septembre, ayant été perçu comme insuffisant par les manifestants, il pourrait s’agir de remplacer la chef de l’exécutif, Carrie Lam, d’autoriser une enquête indépendante sur les violences policières, d’accorder à ceux qui ont été arrêtés une forme d’amnistie et, enfin, d’introduire des réformes constitutionnelles menant au suffrage universel – c’est-à-dire répondre aux cinq demandes des contestataires.
A l’heure actuelle, la Chine n’a aucune raison de recourir à l’une ou l’autre de ces options extrêmes. Le déploiement de l’Armée populaire de libération chinoise (APL) mettrait en danger le statut financier de Hongkong, source majeure de capital pour l’économie chinoise. Hongkong est le premier contributeur d’investissements directs étrangers en Chine (environ 71 % en 2018).
La ville est aussi la place de marché offshore la plus importante pour les sociétés chinoises, avec plus d’un millier d’entre elles qui y sont cotées. C’est en outre leur principale plate-forme offshore d’émissions d’obligations. L’intervention de l’APL serait en quelque sorte l’« option nucléaire », avec des conséquences beaucoup trop graves pour la Chine.
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