A Hongkong, la fabrique d’un dissident

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Livre. Joshua Wong est né neuf mois avant la rétrocession, le 1er juillet 1997, de Hongkong par le Royaume-Uni à la Chine. Aussi n’a-t-il pas connu la fierté d’être un sujet britannique, et sa famille ne compte pas parmi celles qui, inquiètes à l’époque de ce que signifiait pour leur liberté le rattachement à un pays communiste, ont choisi de partir en Occident. La Chine était en plein boom économique, on s’enorgueillissait plutôt de ses prouesses. Ce sont les événements, le resserrement et la peur de perdre des libertés si précieuses qui ont fait de lui un dissident précoce. Devenu la figure la plus célèbre de la contestation du régime chinois à Hongkong, il raconte son cheminement dans La Parole enchaînée, son livre manifeste coécrit avec Jason Y. Ng, avocat et activiste qui le défend devant les tribunaux.

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Le jeune garçon s’intéresse tôt au fonctionnement du parlement local, le Conseil législatif, où un mécanisme garantit des sièges pour les milieux d’affaires, largement acquis à la Chine. Il écrit déjà sur les réseaux sociaux afin de tenter de sensibiliser collégiens et parents d’élèves à ce qu’il perçoit comme une aberration. C’est à 14 ans qu’il devient l’un des représentants les plus emblématiques de la nouvelle génération. En octobre 2010, le gouvernement local annonce l’introduction d’un nouvel enseignement obligatoire, « l’éducation morale et nationale ». Il monte une page sur Facebook, « Scholarism », pour dire tout le mal qu’il pense de ce projet de cours de patriotisme chinois. Elle devient rapidement un groupe militant et compte dix mille membres deux ans plus tard.

Refus de la mainmise de Pékin

Joshua Wong sera l’un des plus mobilisés lorsque éclate en 2014 le « mouvement des parapluies ». Le Parti communiste chinois vient alors d’avancer sa proposition pour la promesse de démocratie à Hongkong : les citoyens auraient le choix entre deux ou trois candidats qu’il aurait présélectionnés. Les jeunes bloquent les grandes artères du poumon financier de l’Asie durant des semaines et Joshua Wong, avec ses airs de lycéen geek comme il se décrit lui-même, harangue les foules et parle devant les micros de toute la presse internationale. Il s’impose comme l’une des figures les plus en vue chez ces étudiants qui refusent la mainmise de Pékin, et fait la couverture du magazine Time qui voit en lui « le visage de la contestation ».

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Comme souvent dans la formation d’un dissident, sa désobéissance civile vaut à Wong des passages par la case prison. Mais ces étapes douloureuses ne font que renforcer sa détermination. Ses lettres du centre pénitencier de Pik Uk, où il est détenu en 2017, forment un chapitre de l’ouvrage et permettent de suivre l’évolution vers l’âge adulte de sa pensée politique. C’est cette même génération qui, au début de l’été 2019, engagera, contre un projet de loi permettant les extraditions vers la Chine continentale, le plus important mouvement de contestation qu’ait connu Hongkong depuis son retour dans le giron chinois, mettant le géant asiatique au défi.

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