A Hongkong, la désobéissance civile s’installe dans la durée

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En bloquant des institutions et des axes routiers, les manifestants, s’inquiétant de l’érosion des libertés, défient le pouvoir local.

Par Publié aujourd’hui à 10h50

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Opération de blocage du quartier général de la police, le 27 juin à Hongkong.
Opération de blocage du quartier général de la police, le 27 juin à Hongkong. THOMAS PETER / REUTERS

Ils sont plusieurs milliers à être venus manifester sur Edinburgh Place, au pied des tours de Central, le quartier de la finance, mercredi 26 juin à la nuit tombée. Les thèmes sont la liberté et la démocratie. Mais quand, vers 22 heures, le rassemblement autorisé est terminé, des groupes se forment : les uns vont s’asseoir au frais dans l’air conditionné du foyer du City Hall, le théâtre municipal ; d’autres se dirigent vers le quartier général de la police, dont ils feront une nouvelle fois le siège, cette fois pendant six heures ; d’autres, encore, se promènent juste en tee-shirt noir à travers la ville.

Une autre soirée de désobéissance civile face à l’entêtement du gouvernement local sur un projet de loi controversé, proposé avec l’approbation de Pékin par la chef de l’exécutif de Hongkong, Carrie Lam, qui visait à permettre l’extradition, notamment vers la Chine, de personnes présentes physiquement sur le territoire hongkongais. Ses opposants en réclament le retrait total, et non la simple « suspension » concédée le 15 juin.

Guérilla polymorphe

Marches et manifestations parmi les plus vastes et les mieux gérées au monde, blocus de routes ou de bâtiments administratifs, séances de prières publiques, distributions de vivres et d’équipements de protection contre les violences policières, pétitions et campagnes publicitaires internationales… Les opposants à la loi mènent une guérilla polymorphe, acéphale et généralement pacifique contre le gouvernement de Hongkong, qui semble fossilisé dans sa posture et n’affiche pour le moment aucune intention de renoncer pleinement. Le plus gros défi de cette campagne de mobilisation est de garder son élan et le soutien de la population dans la guerre d’usure qui se profile.

Pour les opposants, c’est tout le principe « un pays, deux systèmes », qui serait ébranlé si cette loi devait passer. La Basic Law, mini-Constitution de Hongkong depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, garantit à la région administrative spéciale un « haut degré d’autonomie » vis-à-vis de Pékin et une justice indépendante jusqu’en 2047.

« Les Hongkongais sont prêts à défendre bec et ongles les libertés qui leur sont garanties jusqu’en 2047 »

La progression de la mobilisation a été remarquable. Le 31 mars, trois jours avant la première lecture du texte, 12 000 personnes descendaient dans la rue. Un mois plus tard, elles étaient 130 000 ; le 9 juin, 1 million ; et le 16 juin, Hongkong était le théâtre de la marche la plus importante de son histoire : deux millions de personnes défilaient, dans un ordre exemplaire. Mais Carrie Lam ne concède alors que des excuses et martèle son intention de rester en poste.

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