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L’air est sec, à peine frais, cette mi-septembre est exceptionnellement clémente sur Edimbourg. Les étudiants convergent à nouveau vers le quartier de l’Université, dans l’ouest de la vieille ville, leurs grosses valises sur les talons. Il est toujours prévu que la rentrée universitaire reprenne en « présentiel » à la fin du mois.
Comme ailleurs au Royaume-Uni, la crise sanitaire a déjà laissé ses stigmates dans la capitale écossaise. Août aurait dû voir débarquer des centaines de milliers de touristes pour le plus grand festival du pays – l’Edinburgh Festival Fringe. Il a été annulé. Le Royal Mile, la voie médiévale qui relie le château d’Edimbourg à la résidence royale d’Holyrood, est déserté. Les magasins de souvenirs bradent les écharpes en tartan, les pipers jouent pour un public invisible.
Pour autant, Edimbourg vit désormais à un autre rythme que le reste du pays – que l’Angleterre, du moins. Sur le plan sanitaire, la première vague du Covid-19 a fauché 2 500 Ecossais, mais fut moins brutale qu’au Sud (plus de 37 000 victimes anglaises). L’infection repart, mais les taux de transmission restent moindres. Sur le plan politique aussi, quelque chose a changé ces derniers mois : l’Ecosse s’est encore éloignée de « Westminster », le Parlement britannique.
Six ans après un référendum raté (55,3 % des Ecossais avaient voté pour rester au Royaume-Uni en 2014), la question de l’indépendance s’est de nouveau installée dans le débat. « On n’en parle pas tout le temps, mais on en parle », confirme Simon Girard, manageur d’un hôtel Ibis dans la vieille ville, installé sur Edimbourg depuis onze ans. « Les gens ne parlent pas spontanément de ça, on n’est pas en pleine campagne référendaire, mais c’est dans l’air », confirme James Mitchell, spécialiste des politiques publiques à l’université d’Edimbourg.
Depuis le milieu du printemps, les sondages placent pour la première fois l’indépendance en tête (avec en moyenne 53 % d’opinions favorables) et le Parti national écossais (SNP) a le vent en poupe. Même ses opposants politiques, travaillistes et conservateurs, lui prédisent une victoire historique – peut-être la majorité absolue – aux élections parlementaires écossaises de mai 2021. Angus Robertson, 50 ans, l’ex-chef adjoint du SNP, compte se présenter dans la circonscription d’Edimbourg Centre, un siège crucial, toujours aux mains des tories.
Cause indépendantiste renforcée
Ce responsable politique aguerri s’intéresse aux « no to yes », ceux qui ont voté contre l’indépendance en 2014, puis changé d’avis : « La principale raison de leur conversion, c’est le Brexit, bien sûr [l’Ecosse a voté pour rester dans l’Union européenne à 62 % en 2016], et Boris Johnson. Ils nous disent aussi que notre première ministre Nicola Sturgeon a été bien meilleure sur le Covid-19. »
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