A Douvres, face à face entre l’extrême droite et les défenseurs des migrants

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Un manifestant anti migrant tient une pancarte sur laquelle est écrit « Stop à l’invasion silencieuse » à Douvres, le 5 septembre 2020, face à des manifestants venus rendre hommage à un jeune réfugié mort noyé dans la Manche. / AFP / Glyn KIRK

Le train de Saint-Pancras à Douvres, ce samedi matin 5 septembre, est plein de retraités et de familles prêtes pour une journée à la plage – on annonce du beau temps. Au fond d’un wagon, une dizaine d’hommes blancs très tatoués parlent et chantent bruyamment, masques ou bandana Union Jack autour du cou. On dirait bien qu’ils ont répondu à l’appel des formations d’extrême droite Britain First, For Britain ou d’individus très actifs sur YouTube (comme « the little veteran »), qui ont décidé de converger sur Douvres, pour protester contre les « little boats » (les bateaux pneumatiques) et tous les migrants venus de France, qui les empruntent pour traverser le channel.

Leur but est aussi de perturber une manifestation prévue le même jour par des organisations locales de défense des réfugiés en hommage à Abdulfatah Hamdallah, un jeune soudanais mort noyé fin août en tentant la traversée depuis les côtes françaises. Les passages sont au plus haut cet été, avec plus de 5 000 personnes ayant atteint les plages du Kent depuis début 2020, contre 1 850 en 2019. Mercredi 2 septembre, il en est encore arrivé plus de 400, sur une trentaine de bateaux. Le faible nombre de camions empruntant le tunnel sous la Manche, ou les ferries, et le durcissement attendu de la politique migratoire britannique à partir de 2021 expliquent pour partie ces chiffres.

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Galvaniser les groupuscules d’extrême droite

Le gouvernement de Boris Johnson a, jusqu’à présent, répondu par une rhétorique très droitière, la ministre de l’intérieur Priti Patel réclamant que la France intercepte plus de bateaux et qualifiant d’« illégaux » les passages. Le Home Office a même reproché, fin août, à des avocats « activistes » d’empêcher les expulsions de migrants en multipliant les recours en justice. La députée conservatrice du Kent, Nathalie Elphicke, a rajouté de l’huile sur le feu en tweetant vendredi : « Les gens sont légitimement en colère au vu du nombre de ceux qui arrivent en bateau. [Ces arrivées] sont totalement inacceptables. »

Rien de tel pour galvaniser les multiples groupuscules néonazis, xénophobes ou anti-islam, actifs au Royaume-Uni, redoutait ces derniers jours Hope not hate, un réseau antiraciste basé à Londres et suivant de près l’extrême droite du pays. Fin août, des membres de Britain First ont multiplié les « descentes » dans des hôtels à Coventry ou Newcastle pour intimider les demandeurs d’asile hébergés dans ces établissements.

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