A Delhi, la victoire de « l’homme ordinaire »

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A New Delhi, le 10 février, un enfant brandit un portrait d’Arvind Kejriwal, candidat du « Parti de l’homme ordinaire » réélu à la tête du gouvernement de la capitale indienne.
A New Delhi, le 10 février, un enfant brandit un portrait d’Arvind Kejriwal, candidat du « Parti de l’homme ordinaire » réélu à la tête du gouvernement de la capitale indienne. ANINDITO MUKHERJEE / REUTERS

Ni les menaces ni l’outrance des nationalistes hindous n’ont convaincu les Delhiites. Arvind Kejriwal, 51 ans, a remporté très nettement l’élection régionale du samedi 8 février dans la capitale indienne. Le chef du gouvernement sortant, à la tête du « Parti de l’homme ordinaire », totalise 63 des 70 sièges de l’assemblée, selon des résultats encore provisoires. C’est à peine moins qu’en 2015 où il avait écrasé ses adversaires en raflant 67 circonscriptions. Les électeurs ont validé le bilan de cet élu anticorruption tout entier consacré à la réduction des inégalités, l’accès aux soins, à l’électricité et à l’éducation.

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La formation du premier ministre Narendra Modi rate son pari de gouverner la capitale et de faire de cette élection locale un référendum en faveur de sa loi controversée sur la citoyenneté. Le Bharatiya Janata Party (BJP) obtient 7 sièges, contre 3 dans la précédente assemblée. C’est un progrès par rapport à 2015, mais très relatif compte tenu des moyens considérables déployés par le parti et le gouvernement.

« Tuer les traîtres »

Le BJP, avec au premier plan le ministre de l’intérieur Amit Shah, a mené une campagne d’une rare violence à l’égard de son adversaire, accusé d’être un « terroriste », et contre les manifestants opposés à la loi sur la nationalité. M. Shah qui n’était pas candidat a tenu une trentaine de meetings, fait du porte-à-porte et mobilisé 250 députés du Parlement national. Il a tenté une nouvelle fois de diviser le pays sur des questions religieuses en exploitant la crainte ou l’impatience des hindous face aux manifestations qui se prolongent depuis deux mois, particulièrement dans la capitale où des femmes bloquent une voie rapide dans le quartier musulman de Shaheen Bagh.

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Rarement discours aussi haineux avaient été tenus par les plus hauts responsables. Un député du BJP avait affirmé que les manifestants allaient « entrer dans les maisons et violer les filles et les femmes ». Un autre membre du parti avait appelé à « tuer les traîtres ». Amit Shah avait assuré que le résultat des élections serait un choc pour chacun. Samedi 8 février, alors que tous les sondages de sortie des urnes pronostiquaient une victoire facile de Kejriwal, le BJP continuait à clamer qu’il allait gagner l’élection.

Depuis sa réélection triomphale en mai 2019, Narendra Modi a perdu deux autres Etats, le Maharashtra et le Jharkhand. Ces revers signifient-ils une désaffection pour le premier ministre ? Rien ne permet de l’affirmer. Au niveau national, le premier ministre indien ne souffre d’aucune concurrence. Le Congrès, parti de la dynastie Nehru-Gandhi, est à bout de souffle, sans chef de file. Rahul Gandhi, qui en occupait le poste de président jusqu’à son humiliante défaite aux législatives face à Modi, a démissionné. Sa mère, Sonia Gandhi, a décidé d’assurer un intérim pour trois mois. Mais la situation se prolonge.

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