A Copenhague, 14 villes promettent de réduire leur consommation de viande

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Réunis au sein du réseau des villes du C40, des maires se sont engagés à utiliser leur pouvoir d’acheteur pour promouvoir un régime alimentaire sain pour les consommateurs et la planète.

Par Publié aujourd’hui à 15h15

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Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, au sommet du C40, à Copenhague, le 11 octobre.
Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, au sommet du C40, à Copenhague, le 11 octobre. RITZAU SCANPIX / REUTERS

Manger mieux, pour vivre plus longtemps et sauver la planète. Voilà comment les maires de quatorze villes du monde, réunis à Copenhague pour le sommet du réseau C40, ont résumé leur initiative en faveur de la « bonne bouffe », dévoilée jeudi 9 octobre, et dont ils espèrent qu’elle permettra de baisser de 60 % les émissions de CO2 dans le secteur de l’alimentation, en améliorant la santé de leurs habitants.

En plus de réduire de moitié le gaspillage et les déchets alimentaires d’ici à 2030 par rapport à 2015, les quatorze villes, parmi lesquelles Paris, Séoul ou Guadalajara, se sont engagées à faire du « régime santé planétaire » – en anglais, le « planetary health diet » – la norme, dans leurs cantines municipales, qui servent – combinées – 500 millions de repas par an.

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Ce « régime santé planétaire » n’est pas la dernière lubie d’un pseudo-nutritionniste en quête de célébrité. Mais le résultat d’un travail de longue haleine, présenté en janvier par trente-sept chercheurs du monde entier – dont deux ont signé l’appel des scientifiques, début octobre, demandant aux maires de réduire la consommation de viande. Leur mission : identifier un régime, bon pour la santé, qui permette de nourrir dix milliards de personnes, dans les limites de ce que la planète peut supporter.

Que les amateurs de bons steaks se rassurent : il n’est pas question de bannir la viande de nos assiettes, mais d’en limiter la consommation. Les chercheurs proposent un régime flexitarien, « essentiellement à base de fruits, légumes, noix et légumineuses, pouvant éventuellement contenir de modestes quantités de poisson, de viande et de produits laitiers, réduites drastiquement par rapport aux niveaux actuels ».

Un maximum de 16 kg de viande par an

Dans les 94 villes du C40, l’alimentation génère actuellement 13 % des émissions de CO2 et pourrait atteindre 38 % d’ici à 2050. Selon une étude réalisée par l’Université de Leeds en Grande-Bretagne, l’adoption du « régime santé planétaire » devrait permettre au contraire de les baisser de 60 % d’ici à 2050, en prévenant la mort de 170 000 personnes par an.

Pour les quatorze villes engagées dans le projet, l’objectif est de proposer, d’ici à 2030, des menus qui n’excèdent pas 2 500 calories par jour et par personne, soit un maximum de 16 kg de viande par an (contre 58 kg consommés dans les villes du C40) et 90 kg de produits laitiers (contre 220 kg en moyenne en Europe).

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Certaines ont déjà bien avancé. C’est le cas de Milan, qui a donné son nom au Pacte en faveur de l’alimentation durable, présenté lors de l’exposition universelle de 2015, et signé depuis par 200 édiles, qui se sont retrouvés à Montpellier du 7 au 9 octobre. Pour le maire milanais, Giuseppe Sala (centre-gauche), les villes doivent agir vite : « Il y a quelques années, ce n’était pas facile de dire aux gens qu’ils devaient manger moins de viande. Les attitudes ont changé. Il ne s’agit plus seulement de notre santé, mais de l’avenir de notre planète. »

« Eviter un emballement climatique »

A Milan, les enfants qui refusent un fruit ou du pain à la cantine sont priés de le ramener à la maison, explique Giuseppe Sala : « Cela entraîne une discussion avec les parents sur la nourriture et le gaspillage. » L’abattement fiscal, introduit dans le secteur de la restauration, pour inciter les établissements à donner leurs restes au lieu de les jeter, a permis de réduire de 2 500 tonnes les déchets alimentaires sur un an.

A Stockholm, la maire conservatrice Anna König Jerlmyr, estime que les villes doivent « donner l’exemple ». La Suédoise, qui se définit comme « libérale », précise qu’« il ne s’agit pas d’obliger les gens, mais d’informer et d’éveiller les consciences, et de leur permettre de faire des choix éclairés ». Les quatorze villes ont deux ans pour présenter une stratégie.

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Greenpeace France a salué l’initiative. « Ces maires l’ont bien compris : diminuer la consommation de viande est un des leviers d’action pour éviter un emballement climatique », remarque Laure Ducros, experte sur l’agriculture et l’alimentation auprès de l’ONG, qui appelle désormais à des mesures concrètes, en espérant que d’autres villes se joignent au projet.

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