A Coblence, les dénégations d’un Syrien jugé pour crimes contre l’humanité

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Anwar Raslan, ancien responsable du centre de détention d’Al-Khatib, lors de son procès à la cour de Coblence (Allemagne), le 23 avril.
Anwar Raslan, ancien responsable du centre de détention d’Al-Khatib, lors de son procès à la cour de Coblence (Allemagne), le 23 avril. THOMAS LOHNES / AFP

LETTRE DE BERLIN

A la confluence du Rhin et de la Moselle, la vieille ville de Coblence a tout d’une carte postale. Lundi 18 mai, même les touristes étaient de retour pour profiter de la réouverture des terrasses ou flâner en mangeant une glace dans cette cité bourgeoise de l’ouest de l’Allemagne. Difficile d’imaginer contraste plus saisissant entre cette nonchalance et ce qui se jouait au même moment derrière les grandes baies vitrées du tribunal régional, où un ancien officier des services de renseignement syriens, accusé de crimes contre l’humanité, prenait pour la première fois la parole.

Jusque-là, Anwar Raslan n’était qu’un visage. Celui, impavide, d’un homme de 57 ans à la moustache poivre et sel et aux sourcils broussailleux, resté muet depuis le début de son procès, le 23 avril, dans son box ceinturé de plexiglas à cause de l’épidémie de Covid-19. Un procès historique, au plein sens du terme, puisque cet ex-colonel de la Sûreté d’Etat est le premier haut responsable syrien à comparaître devant la justice pour des exactions commises par le régime de Bachar Al-Assad depuis 2011, année du début de la guerre qui ravage le pays.

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Tortures et électrochocs

L’audience de lundi, la cinquième depuis l’ouverture du procès, était très attendue. Lors de la première, celle où fut lu l’acte d’accusation, Anwar Raslan avait refusé de s’exprimer. Ce jour-là, il avait donc fallu se contenter des paroles du procureur pour se faire une idée du prévenu, arrivé en Allemagne comme demandeur d’asile, en septembre 2014, et arrêté, en février 2019, grâce à l’une de ses ex-victimes, qui l’avait reconnu dans un foyer de réfugiés puis dans un grand magasin à Berlin.

Qu’allait répondre Anwar Raslan après avoir entendu le procureur l’accuser d’être responsable de la mort de 58 personnes et des tortures infligées à 4 000 autres dans le centre de détention d’Al-Khatib, à Damas, dont il avait la charge entre avril 2011 et septembre 2012 ? Qu’allait-il dire des sévices, allant jusqu’à l’utilisation d’électrochocs, auxquels il aurait fait recourir ses lieutenants pour « extorquer des aveux et des informations sur l’opposition » au régime ? Quels mots allait-il trouver pour justifier les conditions de détention « inhumaines » qui régnaient « à l’intérieur de cellules de 50 m2 où s’agglutinaient 140 prisonniers dans une chaleur incroyable », sans possibilité de s’asseoir ni de s’allonger, comme l’a rappelé le procureur ?

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