A Chicago, Lori Lightfoot a réservé ses récentes interviews à des journalistes de couleur

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La maire de Chicago Lori Lightfoot, dans un restaurant de la ville, durant la campagne électorale.

L’interview non mixte

Fallait-il en passer par là pour « briser le statu quo » ? En annonçant, le 19 mai, qu’elle entendait réserver ses interviews marquant le deuxième anniversaire de son élection à la mairie de Chicago (Illinois) aux seuls journalistes de couleur, Lori Lightfoot a ouvert à sa manière une nouvelle polémique sur les discriminations raciales aux Etats-Unis. Dans une lettre adressée aux journalistes locaux, la maire afro-américaine s’indigne de la surreprésentation des hommes blancs dans les médias de la ville. « Je trouve cela inacceptable. Et j’espère que c’est aussi votre cas », insiste la maire d’une ville toujours ségréguée, composée d’un tiers de Blancs, d’un tiers de Noirs et d’un tiers d’Hispaniques.

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La première maire afro-américaine

Son élection, en avril 2019, avait marqué un tournant historique : cette démocrate alors âgée de 56 ans, novice en politique, devenait la première Afro-Américaine, homosexuelle, mariée à une femme blanche et mère d’une fillette à prendre la tête d’une grande ville américaine. Elle s’était engagée à lutter contre la corruption et l’insécurité chroniques à Chicago. Avocate et ancienne procureure, quasiment inconnue de la population, elle avait surtout marqué les esprits en 2016, lors de la publication d’un rapport au vitriol sur la police de la ville, dont elle dénonçait « le racisme systémique et la loi du silence ». Elle avait fait campagne pour « l’inclusion et la fin du statu quo ».

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Des journalistes circonspects

Les médias conservateurs ont clairement dénoncé le « racisme » de Lori Lightfoot, mais sa décision a surtout provoqué un certain malaise dans les rédactions et chez les journalistes issus des minorités. Le journaliste du Chicago Tribune, un Latino à qui avait été accordée une interview sans qu’il en connaisse les conditions, a renoncé à interroger la maire, estimant qu’une élue n’avait pas à choisir ses intervieweurs. L’Association des journalistes noirs a approuvé l’appel à diversifier les embauches dans les salles de rédaction, sans partager la méthode employée par la maire pour promouvoir l’égalité et l’inclusion. D’autres ont loué la maire pour avoir ouvert « une discussion difficile ».

Un bilan en demi-teinte

Ses déclarations s’inscrivent dans un contexte marqué ces derniers mois par les débats sur le racisme systémique et le « privilège blanc » qui ont secoué la société américaine après la mort de George Floyd. Mais certains ont voulu voir dans la spectaculaire décision de Lori Lightfoot une tentative de diversion pour éviter de se confronter à un bilan de mi-mandat peu reluisant. La violence entre gangs endeuille les quartiers noirs à un rythme inédit : depuis le début de 2021, 997 personnes ont été touchées par balle contre 718 l’an dernier et 495 en 2019 ; 187 sont mortes, soit 31 de plus que sur les premiers mois de 2020. Près de 3 600 armes ont été saisies, en hausse de 34 %. Cette tendance est commune à plusieurs grandes villes américaines, mais Chicago est particulièrement touchée.

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